Politique
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Re: Politique
On est surtout dans l'expectative pour un temps politique redevenu normal, c'est à dire qu'on ne peut juger qu'en plusieurs mois ou plusieurs années.
Finie la précipitation dictée par Jean Pierre Pernault.
Finie la précipitation dictée par Jean Pierre Pernault.
Re: Politique
ouais enfin entre précipitation et tâtonnements il y a un juste milieu.
c'est pas comme ci le PS avait eu 10 ans pour réfléchir à ce qu'il voulait faire même si la situation actuelle impose évidemment des retouches dans le projet initial.
pour le moment sur ce qui a été fait et ce qui va être fait dans les prochains mois on n'a le droit qu'à des mesurettes.
je trouve ça triste.
c'est pas comme ci le PS avait eu 10 ans pour réfléchir à ce qu'il voulait faire même si la situation actuelle impose évidemment des retouches dans le projet initial.
pour le moment sur ce qui a été fait et ce qui va être fait dans les prochains mois on n'a le droit qu'à des mesurettes.
je trouve ça triste.
Invité- Invité
Re: Politique
Je ne vois pas de tâtonnement. Le principe c'est la concertation, ça freine les grandes réformes. Et avec Sarko on serait déjà à la 5ème révision de la politique budgétaire.
Re: Politique
de la concertation, où tu vois de la concertation?
la plupart des arbitrages sont faits puisqu'on connait la donne budgétaire, il n'y a plus de marge pour le dialogue avec les partenaires sociaux
ça freine sur la loi sur le mariage et l'adoption gay
ça freine sur la réforme fiscale
sur l'emploi, la fonction publique, les mesures de relance de la compétitivité on se rapproche de plus en plus de ce que proposait l'UMP
et même sur la forme on a de plus en plus de mal à distinguer ce qui diffère avec le précédent gouvernement
on change des mots par ci par là pour faire passer pour de nouvelles mesures de gauche des proposition que faisaient la droite.
la plupart des arbitrages sont faits puisqu'on connait la donne budgétaire, il n'y a plus de marge pour le dialogue avec les partenaires sociaux
ça freine sur la loi sur le mariage et l'adoption gay
ça freine sur la réforme fiscale
sur l'emploi, la fonction publique, les mesures de relance de la compétitivité on se rapproche de plus en plus de ce que proposait l'UMP
et même sur la forme on a de plus en plus de mal à distinguer ce qui diffère avec le précédent gouvernement
on change des mots par ci par là pour faire passer pour de nouvelles mesures de gauche des proposition que faisaient la droite.
Invité- Invité
Re: Politique
oui c'est sur, mais ce qui me surprend c'est qu'ils prennent même pas la peine de lancer quelques écrans de fumée pour calmer le jeu et que le peuple de gauche ferme les yeux et dit amen
quel gachis, la gauche est si rarement au pouvoir que c'est franchement rageant de ne pas saisir l'occasion d'avoir tous les pouvoirs en main pour faire des réformes en profondeur
quel gachis, la gauche est si rarement au pouvoir que c'est franchement rageant de ne pas saisir l'occasion d'avoir tous les pouvoirs en main pour faire des réformes en profondeur
Invité- Invité
Re: Politique
Est-ce que le PS a envie de mener une politique de gauche ? Est-ce que le PS est encore de gauche ?
Invité- Invité
Re: Politique
Les lignes politiques sont en train de bouger incroyablement vite.
Aujourd'hui, le PS s'apprête à voter un traité signé par la droite, avec l'aide de la droite. La ligne d'opposition de la politique française, c'est aujourd'hui l'acceptation des politiques libérales européennes, qui réunit le PS et l'UMP (et les centristes :D).
Une recomposition s'ouvre à gauche, ça parait évident. Car la position des Verts, pourtant un parti très proeuropéen, change la donne...
Aujourd'hui, le PS s'apprête à voter un traité signé par la droite, avec l'aide de la droite. La ligne d'opposition de la politique française, c'est aujourd'hui l'acceptation des politiques libérales européennes, qui réunit le PS et l'UMP (et les centristes :D).
Une recomposition s'ouvre à gauche, ça parait évident. Car la position des Verts, pourtant un parti très proeuropéen, change la donne...
benzebuth- Messages : 894
Date d'inscription : 09/07/2009
Age : 43
Localisation : Paris
Re: Politique
benzebuth a écrit:Aujourd'hui, le PS s'apprête à voter un traité signé par la droite, avec l'aide de la droite. La ligne d'opposition de la politique française, c'est aujourd'hui l'acceptation des politiques libérales européennes, qui réunit le PS et l'UMP (et les centristes :D).
Ça fait longtemps que des mecs comme Zemmour ou Soral le disent.
Invité- Invité
Re: Politique
les verts ont toujours été plus prêts du PS que du front de gauche et c'est toujours le cas
ils sont foncièrement européens et en pariant durablement contre l’Europe ils s'isoleraient de tous les autres partis verts au parlement
ce rejet du traité c'est un rejet de circonstance
pour voir naitre un grand parti de gauche antilibéral, il faudrait pouvoir regrouper au delà des verts et du front de gauche et il faudrait surtout une scission au PS entre la majorité sociale démocrate et son aile gauche
sans ça il y aura toujours des hamon ou des montebourg pour rendre le PS suffisamment séduisant pour rendre les autres partis inoffensifs
ils sont foncièrement européens et en pariant durablement contre l’Europe ils s'isoleraient de tous les autres partis verts au parlement
ce rejet du traité c'est un rejet de circonstance
pour voir naitre un grand parti de gauche antilibéral, il faudrait pouvoir regrouper au delà des verts et du front de gauche et il faudrait surtout une scission au PS entre la majorité sociale démocrate et son aile gauche
sans ça il y aura toujours des hamon ou des montebourg pour rendre le PS suffisamment séduisant pour rendre les autres partis inoffensifs
Invité- Invité
Re: Politique
Hunky Dory a écrit:benzebuth a écrit:Aujourd'hui, le PS s'apprête à voter un traité signé par la droite, avec l'aide de la droite. La ligne d'opposition de la politique française, c'est aujourd'hui l'acceptation des politiques libérales européennes, qui réunit le PS et l'UMP (et les centristes :D).
Ça fait longtemps que des mecs comme Zemmour ou Soral le disent.
Non, Zemmour et Soral, en bons maurassiens, mettent la ligne de séparation sur l'identité et la souveraineté. Ils ne reprennent l'argument antilibéral que pour mieux brouiller les pistes, mais tout citoyen qui se cultive politiquement fait la différence, il me semble...
benzebuth- Messages : 894
Date d'inscription : 09/07/2009
Age : 43
Localisation : Paris
Re: Politique
mco a écrit:les verts ont toujours été plus prêts du PS que du front de gauche et c'est toujours le cas
ils sont foncièrement européens et en pariant durablement contre l’Europe ils s'isoleraient de tous les autres partis verts au parlement
ce rejet du traité c'est un rejet de circonstance
pour voir naitre un grand parti de gauche antilibéral, il faudrait pouvoir regrouper au delà des verts et du front de gauche et il faudrait surtout une scission au PS entre la majorité sociale démocrate et son aile gauche
sans ça il y aura toujours des hamon ou des montebourg pour rendre le PS suffisamment séduisant pour rendre les autres partis inoffensifs
Ta deuxième phrase me fait bondir. Tu me sembles soumis à la bonne vieille propagande qui fait croire que le front de gauche (et donc les Verts après leur vote) est anti-européen. A chaque fois c'est la même ritournelle : si t'es pas pour le traité, t'es anti-européen, et même anti-euro. Syriza y a eu droit en Grèce, le PS néerlandais (équivalent du Front de gauche) aux Pays-Bas pareil. Cette propagande est écœurante.
Donc Mco, le Front de gauche (sauf une partie du PC qui reste souverainiste mais qui est faible), les Verts : tous sont pro-européens. Merci. Mais pas n'importe laquelle d'Europe. C'est donc à l'intérieur de ce pro-européanisme que les lignes bougent.
C'est clair, le PS, surtout au gouvernement, reste hégémonique. Mais ça bouge très vite. Regarde ailleurs en Europe, ça a pris cinq ans, même pas.
benzebuth- Messages : 894
Date d'inscription : 09/07/2009
Age : 43
Localisation : Paris
Re: Politique
C'est vrai au passage que les verts n'existent plus politiquement. Et que le front de gauche devrait être plus élargi, sachant que bons nombres de positions sont communes. A part Cohn Bendit qui de toute façon a toujours été beaucoup plus centriste que les autres.
_________________
Re: Politique
Ça veut rien dire d'être européen mais pas pur cette Europe.
Si on va par là on est tous libéraux démocrates mais pas pour cette démocratie, pas pour ce libéralisme.
Si on va par là tous les systèmes sont bons puisque ce n'est pas les systèmes politiques et économiques qui sont mauvais, ce sont ceux qui s'en servent et les détournent de leur but initial.
Donc oui, le front de gauche est anti européen car il part du principe que l'Europe est aux mains de libéraux et qu'une autre Europe est une utopie.
Le repli sur soi même aussi remarque, mais ça semble plus accessible même s'il n'en est rien.
Si on va par là on est tous libéraux démocrates mais pas pour cette démocratie, pas pour ce libéralisme.
Si on va par là tous les systèmes sont bons puisque ce n'est pas les systèmes politiques et économiques qui sont mauvais, ce sont ceux qui s'en servent et les détournent de leur but initial.
Donc oui, le front de gauche est anti européen car il part du principe que l'Europe est aux mains de libéraux et qu'une autre Europe est une utopie.
Le repli sur soi même aussi remarque, mais ça semble plus accessible même s'il n'en est rien.
Invité- Invité
Re: Politique
benzebuth a écrit:Non, Zemmour et Soral, en bons maurassiens, mettent la ligne de séparation sur l'identité et la souveraineté. Ils ne reprennent l'argument antilibéral que pour mieux brouiller les pistes, mais tout citoyen qui se cultive politiquement fait la différence, il me semble...
A moins que je n'ai pas bien compris ton propos initial, je confirme que ça fait un moment que j'entends les deux dirent qu'il n'y a pas de différences entre UMP et PS, et que la vraie ligne d'opposition se situent entre pro et anti-système libéral actuel.
Invité- Invité
Re: Politique
Restauration : la défense maladroite de McDonald's
Piquée au vif, McDonald's a décidé de répliquer. L'enseigne de restauration rapide n'a pas apprécié que le rapport produit par le député Thomas Thévenoud sur le bilan de la TVA réduite dans la restauration l'accuse d'avoir profité financièrement du passage à 5,5 % en 2009 (ramené à 7 % en 2011 par le gouvernement Fillon).
Et pour faire valoir ses arguments, McDonald's fait paraître, mardi 30 octobre, une pleine page d'encart publicitaire dans plusieurs journaux. Et, cédant à la mode du "fact-checking", le groupe conteste point par point le rapport parlementaire, en interpellant nommément M. Thévenoud. Problème : les arguments de la firme sont eux-mêmes plutôt discutables.
Le cœur du problème : une addition. Pour le député Thévenoud, l'équation est la suivante. Selon ses chiffres, qu'il affirme être ceux donnés par le vice-président de McDonald's France, l'enseigne aurait gagné au total 190 millions d'euros grâce à la baisse de TVA, moins 35 millions du fait du passage de 5,5 % à 7 % en 2011.
Soit 155 millions, que McDonald's aurait utilisé pour 60 millions d'investissements, 44 millions de revalorisation salariale, 28 millions de baisse de prix et 4 millions dans le fonds de modernisation de la restauration. Un total de 136 millions d'euros. Resteraient donc 19 millions d'euros, que M. Thévenoud juge correspondre à l'argent public que le groupe se serait approprié du fait de cette réforme.
McDonald's répond, dans son encart publicitaire, en évoquant d'autres chiffres. Le groupe affirme qu'il a utilisé non pas 44 millions d'euros pour une revalorisation salariale mais 79 millions (prime annuelle et mise en place d'une mutuelle incluses). Le groupe est en revanche d'accord sur les chiffres de la baisse de prix (28 millions), mais évoque non pas 60 mais 64 millions d'euros d'investissements.
Surtout, il estime le manque à gagner dû au passage de 5,5 % à 7 % à 52 millions d'euros, et non 35 millions. Au final, McDonald's dit aboutir à un "solde négatif de 33 millions d'euros", donc avoir perdu de l'argent dans l'affaire.
L'impact du relèvement de la TVA de 5,5 % à 7 % semble difficile à croire. Premier point qui pose question : le groupe admet, dans Le Parisien, un gain de 180 millions d'euros du fait de la baisse de TVA de 19,6 % à 5,5 %. Soit 60 millions d'euros par an pour une diminution de 14,1 points (McDonald's bénéficiait auparavant, comme toute la restauration rapide, d'un taux réduit, mais uniquement pour la vente à emporter).
Or il estime par ailleurs que le relèvement, en 2011, du taux de TVA de 5,5 % à 7 %, soit 1,5 point, lui a coûté 52 millions d'euros. D'un côté, la réforme de 2009 aboutit à un gain de 4,25 millions d'euros par point, de l'autre, la remontée du taux en 2011 coûte au groupe 34,6 millions d'euros par point. Même en prenant en compte le fait qu'une partie des ventes de l'enseigne bénéficiait déjà du taux à 5,5 % avant 2009, mathématiquement, les chose ne semblent pas très cohérentes.
Des emplois surévalués. Autre argument de l'enseigne : le fait d'avoir créé 3 000 emplois en un an, et "18 000 emplois supplémentaires en six ans, chiffre bien loin des 5 000 emplois annoncés par M. Thévenoud au titre de la profession entière".
McDonald's se livre ici à un jeu de confusion. Il suffit de se rendre sur le site de l'enseigne pour y lire un communiqué de presse de 2009, annonçant que le groupe connaît "un processus de croissance soutenue et ininterrompue depuis 2004", dû avant tout au "développement des ventes à périmètre constant". "Ce développement a permis la création de 3 000 emplois en 2009, et en créera pratiquement autant en 2010", assurait alors Jean-Pierre Petit, PDG français de McDonald's, dans le même communiqué. En clair, baisse de TVA ou non, le groupe crée environ 3 000 emplois par an.
De manière générale, le secteur de la restauration embauche. En moyenne, environ 16 000 postes par an avant la baisse de TVA. Les "5 000 postes" (en fait 6 504) dont parle le rapport Thévenoud sont ceux qui auraient dû être créés en plus grâce à la baisse de TVA. Voici ce que dit le rapport, que Le Monde s'est procuré :
"Entre juin 2009 et juin 2012, avec un taux de croissance général du PIB similaire, soit 1,7 %, la création d'emploi net a été de 69 660, soit 19 512 de plus que la tendance naturelle sur trois ans. In fine, 6 504 emplois annuels supplémentaires seraient dus à la baisse du taux de TVA."
McDonald's fait donc un amalgame, qui revient à reconnaître qu'avec 3 000 créations de postes par an, il n'a pas embauché plus du fait de la baisse de TVA qu'il ne le fait d'habitude.
Un raisonnement qui ne tient pas. Difficile, en l'absence d'accès aux données comptables détaillées du groupe, de vérifier le reste de son calcul. On peut cependant en contester le raisonnement : le groupe payait, avant 2009, une TVA de 19,6 % sur une grande partie de ses produits. Il reconnaît que le passage à 5,5 %, puis 7 %, lui a fait gagner de l'argent, et ne conteste pas le montant de ce gain : 180 millions d'euros en trois ans, moins 52 millions de "pertes" dues au relèvement de 5,5 à 7 %, toujours selon les chiffres du groupe, soit un gain de 128 millions d'euros en trois ans, 42 millions d'euros par an.
Ce gain vient s'ajouter à une croissance continue : comme s'en félicite son PDG, le groupe continue d'afficher des progressions impressionnantes : entre 8 % et 10 % en moyenne depuis six ans, soit avant la baisse de TVA. Si on ne connaît pas avec précision la marge opérationnelle du groupe en France, il suffit de consulter son rapport annuel pour constater que le groupe dégage de confortables bénéfices au niveau mondial.
Dans ce contexte, qui, à part le groupe, peut dire quelle part des investissements évoqués dans l'encart (64 millions d'euros) n'auraient pas été réalisés en l'absence de baisse de TVA ? Ou que les salariés n'auraient pas été valorisés via des primes ou des hausses de salaire ? Et donc comment chiffrer précisément, dans les investissements, ce qui est directement dû à la manne fournie par le gain fiscal ?
On peut du reste contester également le raisonnement du député Thévenoud : rien ne permet de dire exactement ce que McDonald's aurait fait comme investissements ou comme hausses de salaire en l'absence de baisse de TVA.
Mais le raisonnement exposé dans l'encart publicitaire aboutit à expliquer qu'au final, cette aide de 180 millions d'euros a débouché sur... une perte de 33 millions. Et qu'en résumé, McDonald's a perdu de l'argent du fait de la baisse de TVA. Ce qui semble tout de même difficile à avaler.
Samuel Laurent
Le Monde
Piquée au vif, McDonald's a décidé de répliquer. L'enseigne de restauration rapide n'a pas apprécié que le rapport produit par le député Thomas Thévenoud sur le bilan de la TVA réduite dans la restauration l'accuse d'avoir profité financièrement du passage à 5,5 % en 2009 (ramené à 7 % en 2011 par le gouvernement Fillon).
Et pour faire valoir ses arguments, McDonald's fait paraître, mardi 30 octobre, une pleine page d'encart publicitaire dans plusieurs journaux. Et, cédant à la mode du "fact-checking", le groupe conteste point par point le rapport parlementaire, en interpellant nommément M. Thévenoud. Problème : les arguments de la firme sont eux-mêmes plutôt discutables.
Le cœur du problème : une addition. Pour le député Thévenoud, l'équation est la suivante. Selon ses chiffres, qu'il affirme être ceux donnés par le vice-président de McDonald's France, l'enseigne aurait gagné au total 190 millions d'euros grâce à la baisse de TVA, moins 35 millions du fait du passage de 5,5 % à 7 % en 2011.
Soit 155 millions, que McDonald's aurait utilisé pour 60 millions d'investissements, 44 millions de revalorisation salariale, 28 millions de baisse de prix et 4 millions dans le fonds de modernisation de la restauration. Un total de 136 millions d'euros. Resteraient donc 19 millions d'euros, que M. Thévenoud juge correspondre à l'argent public que le groupe se serait approprié du fait de cette réforme.
McDonald's répond, dans son encart publicitaire, en évoquant d'autres chiffres. Le groupe affirme qu'il a utilisé non pas 44 millions d'euros pour une revalorisation salariale mais 79 millions (prime annuelle et mise en place d'une mutuelle incluses). Le groupe est en revanche d'accord sur les chiffres de la baisse de prix (28 millions), mais évoque non pas 60 mais 64 millions d'euros d'investissements.
Surtout, il estime le manque à gagner dû au passage de 5,5 % à 7 % à 52 millions d'euros, et non 35 millions. Au final, McDonald's dit aboutir à un "solde négatif de 33 millions d'euros", donc avoir perdu de l'argent dans l'affaire.
L'impact du relèvement de la TVA de 5,5 % à 7 % semble difficile à croire. Premier point qui pose question : le groupe admet, dans Le Parisien, un gain de 180 millions d'euros du fait de la baisse de TVA de 19,6 % à 5,5 %. Soit 60 millions d'euros par an pour une diminution de 14,1 points (McDonald's bénéficiait auparavant, comme toute la restauration rapide, d'un taux réduit, mais uniquement pour la vente à emporter).
Or il estime par ailleurs que le relèvement, en 2011, du taux de TVA de 5,5 % à 7 %, soit 1,5 point, lui a coûté 52 millions d'euros. D'un côté, la réforme de 2009 aboutit à un gain de 4,25 millions d'euros par point, de l'autre, la remontée du taux en 2011 coûte au groupe 34,6 millions d'euros par point. Même en prenant en compte le fait qu'une partie des ventes de l'enseigne bénéficiait déjà du taux à 5,5 % avant 2009, mathématiquement, les chose ne semblent pas très cohérentes.
Des emplois surévalués. Autre argument de l'enseigne : le fait d'avoir créé 3 000 emplois en un an, et "18 000 emplois supplémentaires en six ans, chiffre bien loin des 5 000 emplois annoncés par M. Thévenoud au titre de la profession entière".
McDonald's se livre ici à un jeu de confusion. Il suffit de se rendre sur le site de l'enseigne pour y lire un communiqué de presse de 2009, annonçant que le groupe connaît "un processus de croissance soutenue et ininterrompue depuis 2004", dû avant tout au "développement des ventes à périmètre constant". "Ce développement a permis la création de 3 000 emplois en 2009, et en créera pratiquement autant en 2010", assurait alors Jean-Pierre Petit, PDG français de McDonald's, dans le même communiqué. En clair, baisse de TVA ou non, le groupe crée environ 3 000 emplois par an.
De manière générale, le secteur de la restauration embauche. En moyenne, environ 16 000 postes par an avant la baisse de TVA. Les "5 000 postes" (en fait 6 504) dont parle le rapport Thévenoud sont ceux qui auraient dû être créés en plus grâce à la baisse de TVA. Voici ce que dit le rapport, que Le Monde s'est procuré :
"Entre juin 2009 et juin 2012, avec un taux de croissance général du PIB similaire, soit 1,7 %, la création d'emploi net a été de 69 660, soit 19 512 de plus que la tendance naturelle sur trois ans. In fine, 6 504 emplois annuels supplémentaires seraient dus à la baisse du taux de TVA."
McDonald's fait donc un amalgame, qui revient à reconnaître qu'avec 3 000 créations de postes par an, il n'a pas embauché plus du fait de la baisse de TVA qu'il ne le fait d'habitude.
Un raisonnement qui ne tient pas. Difficile, en l'absence d'accès aux données comptables détaillées du groupe, de vérifier le reste de son calcul. On peut cependant en contester le raisonnement : le groupe payait, avant 2009, une TVA de 19,6 % sur une grande partie de ses produits. Il reconnaît que le passage à 5,5 %, puis 7 %, lui a fait gagner de l'argent, et ne conteste pas le montant de ce gain : 180 millions d'euros en trois ans, moins 52 millions de "pertes" dues au relèvement de 5,5 à 7 %, toujours selon les chiffres du groupe, soit un gain de 128 millions d'euros en trois ans, 42 millions d'euros par an.
Ce gain vient s'ajouter à une croissance continue : comme s'en félicite son PDG, le groupe continue d'afficher des progressions impressionnantes : entre 8 % et 10 % en moyenne depuis six ans, soit avant la baisse de TVA. Si on ne connaît pas avec précision la marge opérationnelle du groupe en France, il suffit de consulter son rapport annuel pour constater que le groupe dégage de confortables bénéfices au niveau mondial.
Dans ce contexte, qui, à part le groupe, peut dire quelle part des investissements évoqués dans l'encart (64 millions d'euros) n'auraient pas été réalisés en l'absence de baisse de TVA ? Ou que les salariés n'auraient pas été valorisés via des primes ou des hausses de salaire ? Et donc comment chiffrer précisément, dans les investissements, ce qui est directement dû à la manne fournie par le gain fiscal ?
On peut du reste contester également le raisonnement du député Thévenoud : rien ne permet de dire exactement ce que McDonald's aurait fait comme investissements ou comme hausses de salaire en l'absence de baisse de TVA.
Mais le raisonnement exposé dans l'encart publicitaire aboutit à expliquer qu'au final, cette aide de 180 millions d'euros a débouché sur... une perte de 33 millions. Et qu'en résumé, McDonald's a perdu de l'argent du fait de la baisse de TVA. Ce qui semble tout de même difficile à avaler.
Samuel Laurent
Le Monde
deco@marseille- Messages : 4119
Date d'inscription : 23/04/2012
Re: Politique
Copé et Fillon s'annoncent chacun gagnant. Sacré bordel à venir...
Dans ce contexte, le vaincu risque de pas s'en remettre. Comme à l'époque de Royal/Aubry. En espérant que Copé perde.
Dans ce contexte, le vaincu risque de pas s'en remettre. Comme à l'époque de Royal/Aubry. En espérant que Copé perde.
_________________
Re: Politique
Quel que soit le résultat, ça sera polémique. À ce stade la meilleure chose à faire c'est de dire que l'écart est trop faible et de prévoir une autre forme de nomination.
_________________
Re: Politique
Des demain l #UMP condamnée au mariage homo #Copé #Fillon
Morano a fait fort encore : "tout s'est bien passé".
_________________
Re: Politique
grosse claque pour hollande
la taxation à 75% est rejetée par le conseil constituionnel (les footballeurs vont être contents)
sans incidence réelle sur le budget de l'état puisque cette mesure était plus symbolique que rentable, c'est quand même une de ses mesures phares de campagne qui tombe à l'eau
voilà ce qui arrive quand on cumule les mesurettes au lieu de s'attaquer à l'usine à gaz qu'est la fiscalité française
la taxation à 75% est rejetée par le conseil constituionnel (les footballeurs vont être contents)
sans incidence réelle sur le budget de l'état puisque cette mesure était plus symbolique que rentable, c'est quand même une de ses mesures phares de campagne qui tombe à l'eau
voilà ce qui arrive quand on cumule les mesurettes au lieu de s'attaquer à l'usine à gaz qu'est la fiscalité française
Invité- Invité
Re: Politique
Et Hollande totalement absent médiatiquement du contrat gagné par St.Nazaire. Il faut absolument qu'il vire son service de communication.
_________________
Re: Politique
Ben voilà, il fallait s'y attendre, changement dans le service Com' de l'Elysée. Le nouvel homme fort de la communication du président est.... Claude Sérillon.
Obama a de beaux jours devant lui. Il a pas trouvé plus moderne ?
Obama a de beaux jours devant lui. Il a pas trouvé plus moderne ?
_________________
Re: Politique
hollande n'a pas besoin de conseiller en communication, il a depardieu pour faire sa pub.
chaque jour ce gros soulard sombre un peu plus dans le ridicule
aujourd'hui il vante poutine et sa démocratie où un citoyen n'est pas insulté par son premier ministre
chaque jour ce gros soulard sombre un peu plus dans le ridicule
aujourd'hui il vante poutine et sa démocratie où un citoyen n'est pas insulté par son premier ministre
Invité- Invité
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