Echos de la commanderie

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Marseille, en combattant;
L'OM a réussi le coup parfait à Sochaux en profitant à plein de sa puissance et aussi d'une erreur d'arbitrage en fin de match.

AUTEUR: HERVÉ PENOT, de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 636 mots

ORIGINE-DEPECHE: SOCHAUX - (Doubs)

ENCART: Sous les yeux de Jean Fernandez, l'entraîneur d'Auxerre, Marseille s'est échappé au classement. Avec cinq points d'avance sur l'AJA et neuf sur Bordeaux, le grand perdant de la soirée, l'OM peut voir venir à six journées de la fin. Les Olympiens ont montré qu'ils avaient une véritable force de caractère dans les moments difficiles. Les Sochaliens ont pourtant tout tenté et peuvent regretter une décision arbitrale qui les prive de l'égalisation.


IL FALLAIT VOIR la joie du banc olympien à la fin de ce match au couteau, voir Didier Deschamps étreindre ses adjoints comme des amis perdus se retrouvent, voir les joueurs saluer longuement leur supporters pour comprendre. L'OM n'a pas seulement remporté un match en retard de Championnat à Sochaux (1-0) mais il s'est ouvert bien grand les portes d'une place en Ligue des champions. Ce fut dur, intense, parfois étouffant tant les hommes de Gillot ont su donner du rythme, imprimer la marque de la jeunesse et du culot sur cette fraîche soirée.

Mais ce groupe olympien ne cède rien, semble bâti pour vaincre. Cinq victoires consécutives depuis un déplacement à Toulouse (1-1, le 14 mars) valident cette sensation de force brute. À l'heure d'un calendrier quasiment remis à flot, l'OM se projette cinq points devant Auxerre et sept devant Lyon. Le jeu de la différence de buts offre même un point supplémentaire aux Olympiens dans la course au titre.

À six journées de la fin de la saison, cet avantage ressemble à un boulevard vers le bonheur et un succès à Boulogne-sur-Mer samedi confirmerait la naissance d'un champion.

Ce succès a même des allures de symbole quand il se façonne dans la douleur et quand il s'accompagne d'un arbitrage favorable. C'est en enfilant ses habits de combattant que l'OM a gagné, en affichant une détermination, une envie, une volonté de leader.

Ideye n'était pas

hors jeu

Le bonheur est ainsi venu de derrière, de l'axe, de celui qui ne cesse de clamer son envie d'ailleurs. Sur un énième coup franc de Lucho, une déviation de Brandao trouvait Stéphane Mbia dans la surface. Le Camerounais se reprenait à deux fois pour tromper Dreyer, le gardien sochalien. Il ne restait plus alors que deux minutes sans compter le temps additionnel, deux minutes pour tenir, pour plier sans rompre. C'est alors qu'Ideye égalisait mais son but était anormalement refusé pour un hors-jeu (90e + 3). L'assistant, masqué, n'avait pas vu que la remise de la tête provenait de Brandao, non de Perquis... Comme un signe du destin.

La nervosité sur le banc olympien à chaque contact dans les derniers instants confirmait que Marseille n'avait jamais dominé son sujet. D'entrée, Mandanda s'était interposé sur une frappe de près de Boudebouz, remuant sur son côté droit, avant que Bonnart ne sauve sur sa ligne la reprise de la tête d'Ideye (7e). L'OM n'arrivait pas à imprimer son style, à imposer son rythme tant il semblait gagné par une certaine léthargie et que ses attaquants, pas assez justes techniquement, avaient du mal à proposer des solutions, à combiner. Ideye en profitait pour envoyer une frappe rasante près du poteau gauche de Mandanda (17e). Dans ces instants où son jeu n'arrive pas à se mettre en place, Marseille compte évidemment sur l'inspiration de Lucho et quand elle se combine, enfin, à un bon appel, cela donne la plus belle action du match : un centre parfait vers Niang dont la reprise échouait sur Dreyer (36e). Si Kaboré y allait aussi d'une frappe magnifique que Dreyer détournait (41e), Lucho voyait son lob intelligent de près toucher la transversale (56e). Ces actions ne suffisaient pas pour évoquer l'idée d'une emprise du leader de la Ligue 1. En fait, l'OM allait surtout assurer sur ses points forts : la puissance, la solidarité, la volonté de ne rien lâcher. Les coups de pied arrêtés étaient chaque fois un supplice pour la défense sochalienne jusqu'à la délivrance de Mbia. Mais les hommes de Deschamps avaient longtemps tremblé devant la force de percussion des locaux, bien moins intimidés que la semaine passée au Vélodrome (0-3). Boudebouz écrasait ainsi sa frappe sur la transversale après avoir éliminé Taiwo (64e) puis Ideye échouait sur un Mandanda très présent (82e). Sochaux avait tout tenté. Mais rien ne résiste décidément à Marseille en cette fin de saison...


LES JOUEURS;
Mbia;
la voulait;
vraiment

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 288 mots

L'HOMME CLÉ

MBIA, MARSEILLE (7). - Dans une défense parfois ballottée, sa vitesse et sa puissance ont permis de colmater les brèches, même s'il a failli être surpris par Ideye sur un ballon de Poujol (82e). Il est aussi monté plusieurs fois sur les coups de pied arrêtés de Lucho dans la surface sochalienne, où sa présence en fin de match s'est révélée décisive (88e). C'est son deuxième but cette saison en L 1.

ILS ONT FLAMBÉ

LUCHO (6) a manqué de vivacité pour conclure une passe en profondeur de Niang alors que le but était ouvert (56e). Mais la qualité technique du milieu argentin a éclairé le jeu marseillais, notamment sur une passe sublime pour son capitaine (36e). Sollicité très tôt, MANDANDA (7) a effectué une parade très difficile (7e) devant BOUDEBOUZ (7), le Sochalien qui a le plus provoqué, encore auteur d'une belle frappe enroulée sur la barre (64e). En première période, le danger était aussi venu des nombreux débordements de MIKARI (6).

ILS SONT PASSÉS À CÔTÉ

TAIWO (3) a presque tout raté et a notamment été débordé par Faty (21e) et Boudebouz (64e). Il a logiquement été remplacé par Heinze (68e), que Deschamps avait préservé. ABRIEL (4) n'a pas profité de sa chance pour se faire remarquer, sinon par une passe de but pour Niang, signalé hors jeu à tort (50e). De l'autre côté de l'attaque marseillaise, BRANDAO (5) est resté trop discret jusqu'à sa déviation pour Mbia (88e). À Sochaux, IDEYE (5) a été intéressant dans le jeu mais n'a pas su concrétiser ses occasions (7e, 17e). Il a bien fini par marquer, mais fut aussi signalé hors-jeu à tort (90e). Auteur de deux grosses parades (36e, 41e), DREYER (5) a néanmoins été fébrile (7e, 37e) et a manqué d'un peu de fermeté sur le but de Mbia (88e). - L. D.



L'AVIS DE L'ENVOYÉ SPÉCIAL;
L'échappée belle

AUTEUR: HERVÉ PENOT

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 148 mots

IL EXISTE DES SOIRÉES symboliques qui changent une saison. La défaite de Bordeaux au Mans (1-2) couplée à la victoire de Marseille au bout d'une soirée tendue offre un, voire deux jokers à Marseille. Aussi près du but, cela ressemble à une échappée belle. L'an passé, Bordeaux version Diawara avait su s'arracher pour vaincre à Rennes (3-2) en infériorité numérique et manger l'OM sur le fil. Il semble que le balancier se soit inversé. Sous l'impulsion de Deschamps, dans le sillage de recrues habituées à la gagne, un esprit de conquête s'est forgé. L'entraîneur va tenter maintenant d'étouffer les vagues d'optimisme qui vont déferler sur la ville. À Marseille, l'euphorie n'est jamais très loin et l'équilibre souvent fragile. Mais entre les murs de la Commanderie, loin des bruits de la cité, l'union sacrée a été décrétée. Dix-huit ans plus tard, le titre n'a jamais été aussi proche...


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Bien placé pour remporter le titre de champion, Marseille a la possibilité de battre trois records du club en L1 : plus grand nombre de matches de suite sans défaite (16), plus grand nombre de victoires consécutives (8), plus grand écart de points avec le deuxième s'il est champion (+ 6). - D.Ro.

Plus grand nombre de matches de suite sans défaite (entre parenthèses le chiffre actuel) :

16* matches en 1991/92
15 matches en 1990/91
14 matches en 1998/99
13 matches en 2008/2009
(11 matches en 2009/2010)

*le record absolu de Marseille est de 22 matches en 1983/84 en D2.

Le record sera battu si Marseille ne perd pas lors des six dernières journées.

Plus grand nombre de victoires consécutives (entre parenthèses le chiffre actuel) :

8 victoires en 1998/99 et 1936/37
7 victoires en 1970/71
6 victoires en 2008/2009, 2006/2007, 1971/72, 1959/60
(5 victoires en 2009/2010)

Le record sera battu si Marseille gagne contre Boulogne (33e journée), Saint Etienne (34e), Auxerre (35e) et Rennes (36e).

Plus grand écart avec le deuxième (entre parenthèses, l'écart actuel) :

6 points en 1991/92
(5 points en 2009/2010)

peut être pas anecdotique : ça peut motiver encore plus les joueurs

DD demande «du respect»

Après la guéguerre verbale qui a opposé la Ligue et l'OM sur les conditions de transfert des Phocéens avant Boulogne - Marseille, Didier Deschamps a indiqué s'être étranglé à la lecture de la position de la LFP. «On est arrivé hier soir à 2 heures du matin, a raconté Deschamps samedi. Il ne faut pas oublier que nous avons joué mercredi. On doit jouer, on joue et il n'y a pas d'intention de déplacer les matches.»

«En revanche, a-t-il poursuivi, j'ai du mal à accepter les propos que j'ai pu lire : me traiter de pleureuse... Il faut un minimum de respect pour l'OM. Il n'y a pas que l'OM dans ce cas-là. Des clubs ont fait des déplacements invraisemblables. Des gens travaillent au quotidien dans tous les clubs et il faut avoir du respect. Là, les propos sont déplacés.»

La Ligue avait communiqué en ces termes vendredi : «Les rugbymen du Top 14, les clubs anglais et allemands ont su s'adapter sans pleurnicher. Pourquoi pas un grand club comme l'OM ? Tous les Français ont des difficultés de transport ce week-end. Arrêtons les caprices de riches.» -

entre la FFF et la ligue on a vraiment un sacré tas d'abrutis à la tête des instances françaises...

surtout que reporter le match d'une journée ca leur coutait rien... Sont pas très réfléchis dans ces instances...

ça aurait au moins permis aux visiteurs de récupérer du déplacement avant le match

enfin au moins on sait quoi répondre à ceux qui parleront du penalty généreux : on l'a mérité

mco a écrit:

DD demande «du respect»

Après la guéguerre verbale qui a opposé la Ligue et l'OM sur les conditions de transfert des Phocéens avant Boulogne - Marseille, Didier Deschamps a indiqué s'être étranglé à la lecture de la position de la LFP. «On est arrivé hier soir à 2 heures du matin, a raconté Deschamps samedi. Il ne faut pas oublier que nous avons joué mercredi. On doit jouer, on joue et il n'y a pas d'intention de déplacer les matches.»

«En revanche, a-t-il poursuivi, j'ai du mal à accepter les propos que j'ai pu lire : me traiter de pleureuse... Il faut un minimum de respect pour l'OM. Il n'y a pas que l'OM dans ce cas-là. Des clubs ont fait des déplacements invraisemblables. Des gens travaillent au quotidien dans tous les clubs et il faut avoir du respect. Là, les propos sont déplacés.»

La Ligue avait communiqué en ces termes vendredi : «Les rugbymen du Top 14, les clubs anglais et allemands ont su s'adapter sans pleurnicher. Pourquoi pas un grand club comme l'OM ? Tous les Français ont des difficultés de transport ce week-end. Arrêtons les caprices de riches.» -

entre la FFF et la ligue on a vraiment un sacré tas d'abrutis à la tête des instances françaises...

Merci de confirmer ce que je te disais l'autre fois. Le gros menage en france est à faire en premier lieu dans nos instances dirigeantes. Avec des gens compétents à leur tête, ça se passerait beaucoup mieux entre nos clubs et ils seraient beaucoup plus compétitifs.

samuel a écrit:

mco a écrit:

DD demande «du respect»

Après la guéguerre verbale qui a opposé la Ligue et l'OM sur les conditions de transfert des Phocéens avant Boulogne - Marseille, Didier Deschamps a indiqué s'être étranglé à la lecture de la position de la LFP. «On est arrivé hier soir à 2 heures du matin, a raconté Deschamps samedi. Il ne faut pas oublier que nous avons joué mercredi. On doit jouer, on joue et il n'y a pas d'intention de déplacer les matches.»

«En revanche, a-t-il poursuivi, j'ai du mal à accepter les propos que j'ai pu lire : me traiter de pleureuse... Il faut un minimum de respect pour l'OM. Il n'y a pas que l'OM dans ce cas-là. Des clubs ont fait des déplacements invraisemblables. Des gens travaillent au quotidien dans tous les clubs et il faut avoir du respect. Là, les propos sont déplacés.»

La Ligue avait communiqué en ces termes vendredi : «Les rugbymen du Top 14, les clubs anglais et allemands ont su s'adapter sans pleurnicher. Pourquoi pas un grand club comme l'OM ? Tous les Français ont des difficultés de transport ce week-end. Arrêtons les caprices de riches.» -

entre la FFF et la ligue on a vraiment un sacré tas d'abrutis à la tête des instances françaises...

Merci de confirmer ce que je te disais l'autre fois. Le gros menage en france est à faire en premier lieu dans nos instances dirigeantes. Avec des gens compétents à leur tête, ça se passerait beaucoup mieux entre nos clubs et ils seraient beaucoup plus compétitifs.

j'ai jamais dit le contraire
je te disais juste que c'est pas parce qu'un sélectionneur est issu de la DTN qu'il est forcément mauvais
la DTN ce sont des techniciens, ils savent ce qu'est le football
le souci c'est que dans le secteur administratif, là où se prenne les grandes décisions, on n'a que des juristes et des gestionnaires qui sont trop loin des réalités pour décider sagement

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Les hommes d'influence de l'OM

Ils sont trois. Ils jouent, en quelque sorte, le rôle des grands frères. Que ce soit sur le terrain ou dans l'intimité des vestiaires, leur impact sur l'effectif olympien est énorme. Ces trois hommes d'influence, ce sont Gabriel Heinze, Edouard Cissé et Souleymane Diawara. Depuis la claque à Montpellier intervenue le 30 janvier, ils n'ont cessé de prendre du poids et l'OM, dans leur sillage, a su inverser la tendance, au point de snober l'élite avec cinq longueurs d'avance à cinq étapes de l'arrivée finale.

Les particularités de ce club des trois ? Ils ont tous dépassé la trentaine et amassé des titres partout où ils ont posé leur baluchon. Ils transmettent leur vécu à l'ensemble de l'effectif et ça paye. Contrairement à la saison passée où le groupe marseillais péchait au niveau de l'expérience, l'escouade de Didier Deschamps apparaît aujourd'hui bien plus mature. Suffisant pour décrocher le titre tant attendu ?




Les 3 joueurs clés sont 3 joueurs recrutés cet été, c'est quand même la grande force du recrutement qui, il faut bien le dire aujourd'hui, a métamorphosé l'équipe. Qui regrette encore Cana, Ziani, ou Zenden ?
Reste la même chose à faire sur l'attaque.

J'ai entendu pas mal de truc sur heinze et il fait vraiment plaisir ce gars!

Du genre il arrive avant tous le monde et part une heure apres tout le monde, c'est un vrai pro avec une hygiène de vie irréprochable!

Et qu'il parle bcp avec les jeunes! On m'a dit qu'il refoulait souvent les jeunes quand ils arrivaient en retard ou quoi.. Qu'il prend son rôle de grand frère très au sérieux!

Donc il devrait rester l'an prochain. Et donc faut surtout rien toucher en défense, et quasi rien au milieu (juste un 6).

Aymeric22 a écrit:Les hommes d'influence de l'OM

Ils sont trois. Ils jouent, en quelque sorte, le rôle des grands frères. Que ce soit sur le terrain ou dans l'intimité des vestiaires, leur impact sur l'effectif olympien est énorme. Ces trois hommes d'influence, ce sont Gabriel Heinze, Edouard Cissé et Souleymane Diawara. Depuis la claque à Montpellier intervenue le 30 janvier, ils n'ont cessé de prendre du poids et l'OM, dans leur sillage, a su inverser la tendance, au point de snober l'élite avec cinq longueurs d'avance à cinq étapes de l'arrivée finale.

Les particularités de ce club des trois ? Ils ont tous dépassé la trentaine et amassé des titres partout où ils ont posé leur baluchon. Ils transmettent leur vécu à l'ensemble de l'effectif et ça paye. Contrairement à la saison passée où le groupe marseillais péchait au niveau de l'expérience, l'escouade de Didier Deschamps apparaît aujourd'hui bien plus mature. Suffisant pour décrocher le titre tant attendu ?




Les 3 joueurs clés sont 3 joueurs recrutés cet été, c'est quand même la grande force du recrutement qui, il faut bien le dire aujourd'hui, a métamorphosé l'équipe. Qui regrette encore Cana, Ziani, ou Zenden ?
Reste la même chose à faire sur l'attaque.

sur l'ensemble de la saison on aurait pas craché sur cana quand même.
au moins aussi bon que cissé et on aurait pu compter sur un bon 6 dès le mois d'aout.
enfin il méritait de voir autre chose et ça nous a rapporté de l'argent donc tout le monde y a trouvé son compte

ziani et zenden auraient pu être utiles à certains moments de la saison, mais là encore l'intérêt financier a primé pour recruter d'autres joueurs donc bon choix

+1, cana m'a vraiment manqué. En début de saison quand on avait du mal, son esprit combatif au coté de Heinze aurait été super! D'autant plus que, comme tu le dis mco, ça aurait éviter de chambouler tout l effectif et repartir à zéro.

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' J'en ai tellement rêvé ';
MAMADOU NIANG, le capitaine de l'OM, est en baisse de régime. Mais il n'imagine pas que le titre lui échappe à nouveau.

AUTEUR: HÉLÈNE FOXONET, de notre correspondante

RUBRIQUE: Pg. 7

LONGUEUR: 586 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

MAMADOU NIANG, joueur emblématique du club phocéen, marque le pas sur le plan personnel. L'attaquant, meilleur buteur du Championnat, espère que la réussite va revenir contre Auxerre. Il parle de ses rêves de titre, de sa méforme et également de son avenir à l'OM.

IL RÊVE DU TITRE DE CHAMPION DE FRANCE

Cinquième en 2005-2006 avec Jean Fernandez, deuxième l'année suivante sous Albert Émon puis troisième et encore deuxième sous Gerets en 2008 et 2009 : depuis cinq ans, Mamadou Niang flirte avec les places d'honneur. ' J'ai eu beaucoup de regrets la saison dernière parce qu'on n'a jamais été aussi près, raconte-t-il. J'en ai tellement rêvé de ce titre avec l'OM... C'est la fin de saison exceptionnelle de Bordeaux, qui a réussi à prendre trente-trois points sur trente-trois, qui nous a privés du titre. ' Le Sénégalais reste donc prudent à la veille d'aller affronter Auxerre : ' La rencontre contre Auxerre ne peut pas être déterminante car il restera trois matches derrière. Franchement, ce n'est pas encore fait. On peut toujours lâcher au dernier moment, on ne veut pas se déconcentrer... ' ' Mais, dit-il en se reprenant, je suis sûr qu'on ne lâchera pas. Parce qu'on a un état d'esprit exceptionnel. Ce qui existe entre nous dans le vestiaire et le plaisir qu'on prend à jouer ensemble, c'est ce qui fait le plus cette année. '

POURQUOI

NE MARQUE-T-IL PLUS ?

Avec quinze buts cette saison, Mamadou Niang est encore le meilleur buteur du Championnat (à égalité avec le Lorientais Kevin Gameiro). Mais il n'a plus marqué depuis le match contre Lorient (1-1, 7 mars 2010) et son dernier but à l'extérieur remonte à un triplé contre Nancy (3-0, 21 février). Même s'il juge cette saison ' trop lourde ', il n'invoque pas pour autant la fatigue comme principale cause de sa méforme actuelle. ' Si je n'arrive pas à marquer, c'est que j'ai moins de réussite en ce moment. Dimanche, Jérémie Janot (le gardien de Saint-Étienne) fait un très bel arrêt sur ma première tête, ensuite la seconde va sur le poteau. La réussite me fuit un petit peu. ' Didier Deschamps sait que cela peut arriver : ' Il fait avec. Tous les attaquants connaissent ces mauvais passages. Les plus grands ont connu ça aussi. Mais indépendamment de marquer, il est capable de faire d'autres choses aussi importantes pour l'équipe. ' Le défenseur Souleymane Diawara, son grand ami, croit en lui : ' Ça ne sourit pas en ce moment, mais je ne m'inquiète pas pour lui. Je sais qu'il va nous ramener le titre de meilleur buteur. À Auxerre, il va frapper un grand coup. '

SON AVENIR EST-IL

À MARSEILLE ?

Niang a prolongé son contrat en août 2009 jusqu'en 2014 avec une augmentation de salaire. Il envisageait même dans ses déclarations vouloir finir sa carrière à l'OM. Mais, hier, il fut moins catégorique : ' J'ai un contrat avec le club encore plusieurs années, alors oui, mon avenir est à l'OM, mais on le sait, dans le foot, tout est possible. ' L'international sénégalais n'a pas voulu évoquer son désir de tenter l'aventure à l'étranger. ' Je veux me concentrer sur la fin de saison, on fera le point après ', a-t-il botté en touche. Jean-Claude Dassier, très content de sa saison, ne souhaite pas son départ comme il l'a rappelé récemment. ' Son départ n'est pas du tout à l'ordre du jour. Cet été, le mercato sera beaucoup plus calme ', a annoncé le président de l'OM. Mais un titre de champion pourrait changer la donne. Et les dirigeants marseillais pourraient alors prendre en compte son désir, à trente ans, de tenter une aventure à l'étranger.

L'OM au complet

RUBRIQUE: Pg. 7

LONGUEUR: 192 mots

BONNART EST RESTÉ aux soins hier matin, tandis que ses équipiers prenaient part à une séance très légère avec ballon. Mais l'ancien Manceau devrait être en mesure de tenir sa place demain. Les Marseillais s'entraîneront une dernière fois cet après-midi avant de s'envoler en direction de l'Yonne. Didier Deschamps devrait reconduire l'équipe de départ alignée contre Saint-Étienne (1-0, dimanche). Cette option ne fait ni les affaires de Cheyrou ni celles de Ben Arfa à moins de deux semaines de l'annonce de la liste des vingt-trois pour l'Afsud par Raymond Domenech. ' Il y a des objectifs individuels mais le plus important reste l'objectif commun, rétorque Deschamps. Je sais que ce n'est pas facile pour eux. Mais je dois faire mes choix par rapport à ce qui nous permettra d'être le plus performants. ' À l'inverse, Valbuena, en forme en ce moment, marque des points. ' Avant de me focaliser sur cette liste, je dois penser à l'OM, a indiqué l'attaquant olympien. Après, si ça doit venir, ça viendra naturellement. ' - R. R

Auxerre se découvre un peu

AUTEUR: De notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 7

LONGUEUR: 325 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

APRÈS UNE BONNE SÉANCE d'oxygénation en forêt, mardi après-midi, les Auxerrois ont de nouveau touché le ballon, hier matin. Quarante-cinq minutes, pas plus, pour des joueurs qui ont besoin ' de récupérer un maximum d'énergie ', selon Jean Fernandez, avant d'affronter l'OM demain soir. Seul Benoît Pedretti, toujours en délicatesse avec son dos (lumbago), s'est contenté de marcher le long des berges de l'Yonne. ' Mais il jouera contre Marseille ', assure l'entraîneur bourguignon.

Les joueurs en manque de temps de jeu, comme Jean-Pascal Mignot qui devrait être de retour dans le groupe, ont effectué une opposition face à la CFA. S'ils sont toujours aussi prudents dans leurs déclarations concernant la suite du Championnat, les Auxerrois commencent à se rendre compte, surtout avec la nouvelle défaite de Bordeaux, à Valenciennes hier soir (2-0), que le destin peut leur sourire cette saison. ' Arriver à un tel classement avec autant de points, posséder la meilleure défense du Championnat et ne pas être ambitieux, ce serait anormal ', assure Stéphane Grichting.

L'international suisse avance aujourd'hui que l'AJA ' ne peut plus se cacher ', même s'il reconnaît que l'OM, ' avec sept succès d'affilée est engagé sur une voie royale. Maintenant, je pense aussi que nous sommes les seuls à pouvoir les empêcher de remporter ce titre '. Concentrés sur leur sujet, les Auxerrois vont s'entraîner une dernière fois ce matin au stade de l'Abbé-Deschamps avant de partir s'isoler, à 19 heures, dans un hôtel de la région. Si la tension monte doucement à la veille de ce sommet de la L 1, elle n'a pas encore complètement pris ses quartiers du côté de la route de Vaux, envahie hier par de nombreux enfants venus de deux clubs de la région parisienne et pour le moins surpris par la décontraction ambiante. - J.-Ph. C. et J.-P. G.

L'équipe probable : Sorin - Hengbart, Coulibaly, Grichting, Berthod - Oliech, Pedretti (cap.), Dudka, Birsa - Jelen, Niculae.


Auxerre-OM en clair sur Orange Sport;
Demain soir, Orange offrira le choc de la 35e journée de Ligue 1 aux 2,8 millions d'abonnés;
à la TV d'Orange.

AUTEUR: JOCELYN LERMUSIEAUX

RUBRIQUE: Pg. 13

LONGUEUR: 547 mots

POUR CAUSE de finale de Coupe de France de football, Monaco-PSG, samedi (France 2, 20 h 45), le choc de la 35ejournée de L 1 entre Auxerre, 2e, et le leader marseillais a été avancé à demain soir, à 21 heures. Quoi que Canal + dispose du premier choix, l'affiche sera retransmise sur… Orange Sport (*), alors que la chaîne cryptée a opté pour Montpellier-Lyon en lutte pour le podium, dimanche à 21 heures. Décryptage.

Mathématiquement, Canal + n'avait en fait plus le choix. Sur la saison, la chaîne cryptée peut diffuser un même club à douze reprises au maximum, selon le contrat passé avec la Ligue de football professionnel. Si elle est encore largement dans les clous pour l'AJA (qu'elle n'a diffusée que deux fois), la chaîne a épuisé son quota de matches des Phocéens. Or, le 9 avril, au moment où Canal + abattait sa dernière carte marseillaise, en choisissant OM - Saint-Étienne pour la 34e journée, la lutte pour le titre s'annonçait beaucoup plus indécise : l'OM devançait alors de deux points un trio composé de Lyon, Montpellier et Auxerre. La valeur sportive de Montpellier-Lyon était potentiellement aussi intéressante que celle d'Auxerre-OM.

Orange Sport, dont le plafond est à sept matches par club, dispose encore de deux munitions pour l'OM, qu'elle utilisera donc demain puis mercredi à 21 heures, pour la 36e journée avec OM-Rennes. ' On est très heureux de proposer Auxerre-OM, finale du Championnat avant l'heure, se félicite Pierre Robert, directeur des chaînes sport d'Orange. Ça montre qu'on a su bien gérer notre programmation. Le parcours de Marseille dans la deuxième partie du Championnat nous a incités à être assez prudents dans la gestion des cartouches de l'OM et de nous en réserver quelques-unes pour cette fin de saison. ' Ainsi, alors que Canal + a programmé les hommes de Didier Deschamps six fois sur les douze dernières journées, Orange Sport n'avait plus diffusé l'OM depuis le 30 janvier (défaite à Montpellier [0-2], lors de la 22e journée).

Pour le retour des Phocéens en direct sur son antenne, Orange fait une fleur aux 2,8 millions d'abonnés à la TV d'Orange, en ouvrant le canal 20 d'Orange Sport en clair, à l'instar de ce que l'opérateur avait déjà fait en janvier lors de la Coupe d'Afrique des nations, notamment pour la finale Égypte-Ghana (1-0). ' Il n'y a eu aucune pression de la Ligue ou de l'OM pour qu'on fasse Auxerre-OM en clair, précise Pierre Robert. C'est une décision d'Orange, totalement assumée et revendiquée. C'est le tournant de la saison et cela nous permet de mettre en avant la qualité de notre dispositif et de démontrer notre savoir-faire. ' Ainsi, Orange Sport fera sa pub pendant six heures, exposant en clair, en plus du match, le Luis Football Tour animé par Luis Fernandez (19 h 20), le Ligue 1 Football Tour (20 h 30) et L'After (23 heures) présentés par Céline Géraud, ainsi qu'un documentaire sur les présidents de club. En revanche, Orange Sport devrait être de nouveau verrouillé et réservé à ses quelque 200 000 abonnés (estimés) mercredi prochain pour la réception de Rennes au Vélodrome, qui pourrait donc voir les Marseillais sacrés en catimini. ' À ce stade, il n'est pas prévu qu'on le fasse en clair ' , admet Pierre Robert.

(*) Auxerre-OM sera proposé en différé sur Foot + (canal 201) à minuit.

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Le dernier virage;
L'OM sera quasiment champion s'il ne perd pas ce soir chez son dernier concurrent, Auxerre.

AUTEUR: RAPHAËL RAYMOND, (avec J.-Ph. C.), de notre envoyé spécial, permanent

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 706 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

ENCART: C'est un sommet que personne n'attendait. Ce soir, Marseille rend visite à son dernier concurrent crédible, Auxerre. L'équipe de Jean Fernandez assure ne penser qu'à l'Europe. Pourtant, si elle s'imposait aujourd'hui, elle recollerait à deux longueurs de l'OM et la lutte pour le titre serait relancée.


CHAQUE ANNÉE, au cours de la semaine qui précède la première journée du Championnat, L'Équipe a l'extrême bonté d'offrir à ses lecteurs une source de discussion inépuisable pour meubler les apéros de l'été : le pronostic des acteurs de la Ligue 1. Le 6 août dernier, 194 des 409 consultés, soit près d'un sur deux, ont voté Marseille. Un vrai plébiscite. Auxerre, malgré un premier semestre 2009 très convaincant (1), n'a pas recueilli le moindre suffrage. Y compris dans ses propres rangs.

Les Auxerrois surprennent tout le monde, à commencer par eux-mêmes. Mais ils ne font plus rire personne. Ni ceux qui se gaussaient de leur mois d'août désastreux (un point en quatre matches) ou de leur campagne de recrutement, marquée par la vente pour 4 MEUR de Kahlenberg à Wolfsburg et les arrivées de Licata (Monaco), Capoue (Nantes) et Contout (Amiens, L 2). Ni les Lyonnais, ni les Bordelais, à qui ils pourraient ne laisser qu'un seul ticket pour la Ligue des champions. ' C'est une rencontre qui va nous permettre de nous rapprocher de l'Europe, mais cela reste un match comme les autres, juge leur entraîneur, Jean Fernandez. On est libérés, excités par cette fin de saison passionnante. Pour nous, le plus important, ce n'est pas le match contre l'OM, mais celui contre l'OL mercredi prochain car Marseille, quoi qu'il arrive, sera en position de force. '

Leur rendez-vous avec Marseille ressemble quand même à une finale et les Bourguignons n'ont cessé de répéter que l'OM en restait le grandissime favori, fidèles à leurs intuitions d'avant-saison : treize d'entre eux voyaient Marseille succéder à Bordeaux. Si cette posture visait à rester dans l'ombre, c'est raté. Désormais, Auxerre est la seule équipe capable d'empêcher l'OM de mettre un terme à dix-huit années de frustration (2). Son crédit montera en flèche en cas de succès ce soir. ' Je sais très bien qu'au fond de leur tête ils veulent nous battre et ils ont raison de le penser, estime Didier Deschamps. Qu'ils ne soient pas programmés, qu'ils n'aient pas le budget, je veux bien. Mais, à ce moment de la saison, ils ne vont pas se priver. Ils ont de bonnes possibilités de jouer la Ligue des champions. La situation mathématique est là. '

Fernandez :

' On a été critiqué

à tort '

Un nul et les Marseillais auraient une première occasion de finir le travail, mercredi prochain contre Rennes, au Vélodrome. C'est avec la volonté d'enfoncer le clou et pas de ménager le suspense qu'ils ont rallié Auxerre ce matin. Ça ne signifie pas qu'ils attaqueront tête baissée. Ni qu'ils abandonneront les commandes du jeu. ' J'ai plus une équipe pour avoir le ballon et je préfère qu'elle l'ait, assure Deschamps. On va chercher à jouer sur nos points forts et à limiter les leurs. Les Auxerrois aiment subir car ils ont la faculté de se projeter très vite vers l'avant à la récupération. Il y aura des précautions à prendre. '

Cette saison encore, l'AJA a fait son beurre en contre, en s'appuyant sur la vista de Pedretti, sa rampe de lancement, et celle du duo Niculae-Jelen. La paire Mbia-Diawara a la faculté de vite se retourner, ce qui peut être utile avec le buteur polonais. ' J'ai revu le match de l'OM contre Saint-Étienne (1-0, dimanche) et j'ai remarqué qu'en deuxième mi-temps il y avait beaucoup d'espaces entre les lignes, estime Jean Fernandez. C'est notre chance. Car quand les lignes sont resserrées, cette équipe est injouable. '

L'entraîneur de l'AJA rejette les critiques sur le jeu développé par son équipe. ' On a été critiqué à tort, estime-t-il. Ça veut dire quoi, une équipe qui joue bien ou pas ? Ce sont des stéréotypes. ' Deschamps est sur la même longueur d'onde : ' Chacun joue comme il veut. Spectacle ou pas spectacle, l'essentiel, c'est de gagner les matches. ' L'OM, qui reste sur treize matches sans revers et sept succès d'affilée, est une référence dans ce domaine. L'AJA, qui n'a perdu qu'une fois depuis le 12 décembre (0-5 à Grenoble, le 6 février), fait fort aussi.

(1) 35 points sur la phase retour en 2008-2009, troisième total derrière Marseille et Bordeaux.

(2) Le dernier sacre de champion de Marseille remonte à 1992. L'OM avait terminé à la première place en 1993 mais le titre n'avait pas été attribué en raison de l'affaire de corruption OM-VA.


Fernandez;
gagne à être;
reconnu;
Que ce soit à Marseille, où il a longtemps ' oeuvré ',;
ou bien à Auxerre, l'entraîneur de l'AJA;
fait l'unanimité.

AUTEUR: JEAN-PHILIPPE COINTOT, (avec H. F. et R. R), de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 2

LONGUEUR: 636 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

C'EST UN PASSIONNÉ, un vrai. Un ballon rond tatoué sur le coeur. Un entraîneur discret qui mériterait un peu plus de considération. C'est Jean Fernandez, cinquante-cinq ans, le plus expérimenté de nos techniciens en activité (*). Une vie au service du foot pour celui qui mène, depuis quelques mois, la barque de l'AJA en haute mer.

Si le club bourguignon occupe cette si surprenante deuxième place en Championnat, derrière l'Olympique de Marseille, elle le doit en grande partie à ce natif de Mostaganem (Algérie). Ce pied-noir qui a appris à maîtriser ses émotions et dont les yeux bleus expriment souvent tout ce que la bouche a la sagesse de taire. ' Au début de ma carrière, j'étais plutôt du genre impulsif. Du coup, je me mettais tous les arbitres à dos. À la commission de discipline de la Ligue, ils en avaient marre de me voir. ' Aujourd'hui, on lui reprocherait presque son langage posé et pondéré. ' Pourtant, je suis toujours aussi ambitieux, simplement je possède un peu plus d'expérience. '

Une expérience du métier reconnue par tous, même par José Anigo, le directeur sportif de l'OM, avec lequel il est longtemps demeuré fâché après son départ précipité de Marseille il y a quatre ans. ' On ne s'est pas trompés quand on l'a pris, explique Anigo, désormais réconcilié avec Fernandez, car c'est un très bon entraîneur, comme il le démontre encore avec Auxerre. Sa réussite là-bas ne me surprend pas, même si j'avoue être impressionné par ce qu'il fait avec cette équipe. C'est un bosseur invétéré qui donne sa pleine mesure dans un climat serein qu'il n'a pas forcément eu à Marseille. ' Aujourd'hui, la page est tournée. Mais ses amis marseillais ne l'ont pas oublié. Régis Rebuffat, membre du conseil d'administration du club olympien, se souvient d'' un super pro. Un type adorable, mais parfois tellement anxieux avant les rencontres que la veille des matches des plaques rouges apparaissaient sur sa peau. Mais il voulait tellement réussir. Aujourd'hui, je peux le dire, tout le monde à Marseille et au club est content de sa réussite à Auxerre '.

Hamel : ' Un gars bien.

Celui qu'il nous fallait

pour l'AJA '

Ses anciens joueurs également, qui lui vouent une sorte de culte. Quand on écoute Mamadou Niang évoquer son ancien entraîneur marseillais, on se dit que, forcément, l'empreinte de Jean Fernandez sur leurs carrières respectives reste indélébile. ' Cette réussite, il la mérite amplement, certifie l'attaquant sénégalais. D'ailleurs, on ne parle pas assez de la préparation de ses équipes sur le plan tactique. Il sait profiter de la moindre erreur de ses adversaires pour prendre le dessus sur eux. C'est un homme qui respire football, qui mange football, qui vit football. Simplement un homme que j'aime beaucoup. '

Un entraîneur que Jean-Claude Hamel, qui l'a fait venir dans l'Yonne, a appris à apprécier : ' Au début, je ne le connaissais pas trop. Je l'ai rencontré avec Gérard Bourgoin et il m'a immédiatement fait une très forte impression. Il se dégageait de lui une telle gentillesse, une telle passion…. J'ai trouvé en Jean Fernandez ce que j'ai cherché durant toute ma vie professionnelle. Un gars bien. Celui qu'il nous fallait pour l'AJA. '

Un type réservé, poli, un peu trop pour ce milieu, un entraîneur qui a su, au fil des années, marcher dans les pas de Guy Roux, tout en s'échappant de son ombre imposante. Un entraîneur qui permet au club bourguignon de sortir de l'anonymat dans lequel il s'était confiné. ' J'espère qu'il va réussir son putsch, sourit Alain Dujon, le nouveau patron de l'AJA. Auxerre, c'est un peu le poil à gratter de la L 1, non ? Et nous le lui devons en grande partie. Le club lui doit beaucoup. Jean Fernandez, c'est, je dirais, un cuisinier trois étoiles qui prépare, avec quelques ingrédients, des plats merveilleux. '

(*) 487 matches de L 1 sur un banc.

Auxerre, c'est le Brésil…;
Les Auxerrois, deuxièmes du Championnat, ont vécu quatre jours assez mouvementés;
avant d'accueillir le leader, Marseille.

AUTEUR: de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 2

LONGUEUR: 909 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

DEPUIS LUNDI et leur retour victorieux de Toulouse, où ils se sont imposés (3-0) lors de la dernière journée de Championnat, nous avons suivi au quotidien ces Bourguignons qui n'en finissent plus d'étonner la France du foot. Deuxièmes au classement avant de recevoir, ce soir, le leader marseillais, les joueurs de Jean Fernandez ont subi l'assaut des médias et des supporters. Des rendez-vous auxquels ils ne sont pas vraiment habitués. ' Nous avons vu plus de monde cette semaine que lors des neuf premiers mois de Championnat ', avouait Jean Fernandez.

LUNDI 26 AVRIL. - Deuxième, et alors ? Pas question de changer les habitudes pour autant. À 10 heures pétantes, la troupe auxerroise rejoint l'un des terrains annexes de l'Abbé-Deschamps pour le décrassage. Personne ne manque à l'appel au lendemain du succès à Toulouse (3-0). De retour après une blessure à la cuisse, Mignot sort du vestiaire le premier. Jelen s'esclaffe, comme tout le petit monde auxerrois. Seul Pedretti, qui s'est bloqué le dos et doit voir un ostéopathe, grimace. ' C'est quand même sympa de voir que des équipes comme Bordeaux ou Lyon sont derrière nous ', s'étonne encore Stéphane Grichting.

Même si elle fait toujours profil bas, l'AJA n'est pas mécontente du petit tour qu'elle joue aux ' gros ' du Championnat. Sorin : ' On voit bien que notre classement ne fait pas plaisir à tout le monde. Ils se disent tous que, si on va en Coupe d'Europe, on n'ira pas très loin. Mais on n'a rien volé. '

Pendant ce temps, Jean Fernandez improvise un débat animé avec Franck Silvestre, de passage dans l'Yonne. L'ancien défenseur de l'AJA (1993-1998), en partie reconverti dans des activités d'agent, est venu rendre une visite de courtoisie… et planter ses banderilles en vue de la saison prochaine.

MARDI 27 AVRIL. - Pendant que les cadres des impôts du département, en séminaire au stade de l'Abbé-Deschamps, effectuent la visite guidée des installations, les joueurs auxerrois s'engouffrent à quatre par voiture pour aller s'oxygéner en forêt. À Branches, cela ne s'invente pas. Benoît Pedretti, dos toujours bloqué, effectue un nouvel aller-retour chez son ostéopathe, à Joigny, avant de partir marcher une vingtaine de minutes sur les berges de l'Yonne en compagnie d'un kiné. ' Les premières chaleurs sont là, soupire Fernandez, qui a oublié d'enlever sa parka. Il va falloir boire beaucoup d'eau et récupérer. Mais les joueurs le savent. Ici, on a beaucoup de tauliers. ' Dans son bureau, devant un écran de télévision constamment allumé, l'entraîneur bourguignon finit par se lâcher et soupire : ' J'ai entendu hier sur une radio nationale que je faisais de la langue de bois, que je n'avais pas d'ambition. Je me suis fait fracasser, mais je parle simplement par expérience. '

MERCREDI 28 AVRIL. - Benoît Pedretti et Daniel Niculae, qui a couru autour du terrain d'entraînement, récupèrent doucement. Après une courte séance, les joueurs tentent de se frayer un passage au milieu d'une ribambelle de gamins venus de la région parisienne. C'est la course effrénée aux autographes et aux photos. Devant la porte de son bureau, Jean Fernandez se prépare à l'assaut, calme les enfants d'une voix exagérément forte avant de leur apprendre un étonnant couplet, celui chanté par le kop ces dernières semaines :

' Auxerre, c'est le Brésil,

On danse la samba,

On va de ville en ville

Gagner le Championnat '

Éberlués, les gamins se prêtent au jeu. Fernandez signe une bonne centaine de photos avant de rentrer dans ses appartements et de nous décortiquer le montage vidéo sur l'OM qu'il a confectionné. ' J'ai pris cinq matches de Marseille : contre Montpellier, Paris, Sochaux, Boulogne et Saint-Étienne pour en faire un DVD de vingt minutes. Un rappel des points forts et des points faibles. La clé du match ? Les coups de pied arrêtés. On va trembler chaque fois qu'il y en aura un… '

JEUDI 29 AVRIL. - Le stade est pris d'assaut par les médias et les supporters distraits qui pensent encore y trouver quelques billets. La rencontre va se dérouler à guichets fermés et la course aux sésames est terminée depuis longtemps. Les portes de l'Abbé-Deschamps sont grandes ouvertes. Les visiteurs se garent n'importe où. Le monstrueux camion de régie de la chaîne Orange, qui va diffuser la rencontre, met plus d'une heure pour pénétrer dans l'enceinte en marche arrière. La séance sera une nouvelle fois très courte. Cédric Hengbart, le défenseur de l'AJA, finit par avouer : ' Si l'OM craque, on sera là pour en profiter. Être champion de France, ce serait un rêve. Alors, s'il y a un petit trou pour passer… Sinon, on ramassera les miettes et elles sont déjà belles ! '

Pour la première fois de la semaine, Jean Fernandez va s'exprimer en salle de conférence de presse. Son chez-soi étant trop exigu pour accueillir la bonne vingtaine de journalistes. ' Qu'ils gagnent ou qu'ils perdent, de toute façon, les Marseillais sont en position de force. ' Le ton est donné. De l'autre côté du couloir, derrière le bureau toujours occupé par l'ancien président Hamel, qui s'égosille au téléphone, une partie de l'état-major de l'AJA se retrouve devant le bar, un verre de ratafia à la main. Gérard Bourgoin, l'ancien dirigeant historique, est présent. Jean Fernandez les rejoint. Une habitude prise les veilles de match à domicile. La bonne humeur remplit la salle même si l'ultime appel de Lyon pour repousser la rencontre fait froncer quelques sourcils. Les affaires reprennent. - J.-Ph. C. (avec J. Ba.)

SOULEYMANE DIAWARA, le défenseur marseillais, envisage de mettre le champagne au frais en cas;
de succès à Auxerre.;
' Si on gagne,;
on branche le frigo '

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 582 mots

ENCART: Arrivé l'été dernier en provenance de Bordeaux, Souleymane Diawara (31 ans) a trouvé ses marques à Marseille. Avec Stéphane Mbia, il forme un mur, derrière. Il lui a fallu quatre mois pour prendre la mesure de son nouvel environnement. Mais désormais, Didier Deschamps, son entraîneur, le définit comme un joueur ' très important, à sa façon, dans le vestiaire et en dehors '. Confidences d'un taulier.


'AUXERRE-MARSEILLE, c'est un drôle de sommet, non ?

- Pourquoi ? Les Auxerrois sont à leur place. Ils n'ont rien volé. En ce qui nous concerne, je n'ai jamais douté. Il fallait trouver des automatismes. L'OM est devenu costaud. À Auxerre, on va jouer pour gagner. On n'a plus le temps de faire des nuls, on a pris goût à la victoire.

- Craignez-vous Auxerre ?

- Ce sera très difficile. Jelen est un grand attaquant. Auxerre est deux fois meilleur quand il est là. Il faudra surveiller Pedretti aussi. Les Auxerrois vont être obligés de jouer. Ils ne peuvent pas nous attendre. On s'est fait avoir en contre au match aller (0-2, le 23 décembre) et on ne se fera pas avoir au retour. L'enjeu est très important. On sera beaucoup plus concentrés.

- En cas de succès, vous pourrez mettre le champagne au frais…

- Il faut se méfier. Mais c'est vrai : si on prend trois points, on aura fait un grand pas vers le titre. Disons que si on gagne, on branche le frigo.

- Vous avez été champion avec Bordeaux la saison passée. La comparaison avec Marseille est-elle possible ?

- Il y a des similitudes. Comme les victoires à l'arraché. Bordeaux jouait peut-être mieux, mais ça je m'en fous. On jouait ensemble depuis deux ans. Ici, il y avait une dizaine de nouveaux. Tout ne pouvait pas se régler d'un coup de baguette magique. Être premier à quatre journées de la fin, c'est déjà bien. On se connaît vraiment depuis janvier. Le temps va continuer à jouer en notre faveur. Marseille est une grosse machine, on va encore le montrer.

- Au lendemain de la défaite à Montpellier (0-2, le 30 janvier), vous vous êtes réunis pour une mise au point. Cette initiative a-t-elle été déterminante ?

- Oui. On s'est vraiment dit les choses. Avant, on parlait du titre. Quand tu es sixième, il faut d'abord penser à gagner tes matches, arrêter de regarder les autres. Quand des choses ne vont pas, il faut le dire. Ce n'est pas pour être méchant ou enfoncer un coéquipier, c'est pour le bien de l'équipe. Ça arrive encore maintenant. On parle et personne ne le prend mal. Tout le monde ne pense qu'à aller au bout.

- Didier Deschamps a-t-il changé ?

- Il a toujours été proche de nous. Même dans les moments difficiles, quand tout le monde nous enterrait. Après, tout le monde a évolué. Au début, le coach ne connaissait pas la moitié de ses joueurs. Lui aussi a dû s'adapter. En ce moment, il est encore plus proche. Il veut que nous gardions les pieds sur terre.

- Avec Stéphane Mbia, vous formez une charnière centrale intraitable. On vous compare à la paire Carlos Mozer-Basile Boli (ensemble à l'OM de 1990 à 1992)…

- C'est flatteur. Je m'entends super bien avec Steph. On a vécu ensemble plus de deux mois à l'hôtel. Forcément, on a des affinités.

- Que lui avez-vous dit quand il insistait pour remonter d'un cran, au milieu ?

- Je lui ai dit clair et net : “T'es bon derrière. Arrête de parler et joue ! Si le coach te met là, c'est pour le bien de l'équipe. S'il te trouve performant derrière, tu restes derrière et tu te tais. C'est tout." Quand je le vois jouer... Il a un p... d'avenir à ce poste. Marcel Desailly n'aurait pas fait la même carrière en restant au milieu. Stéphane, ça peut être un défenseur de classe mondiale. Facile.

- Comme à Bordeaux, avez-vous introduit une chanson de Patrick Sébastien dans le vestiaire de l'OM ?

- J'ai laissé Patrick Sébastien à Bordeaux. En ce moment, on écoute Sexion d'Assaut (un collectif de rap français). Le titre, c'est : “Désolé." EH ouais. Désolé. Désolé. (Rires.) ' - R. R.


CYRIL LINETTE, patron des sports de Canal +, juge que les nombreux reports de match ont nui aux programmations cette saison.;
' La Ligue n'a pas fait;
son boulot '

RUBRIQUE: Pg. 13

LONGUEUR: 415 mots

' NE REGRETTEZ-VOUS PAS d'avoir lâché Auxerre-OM à la concurrence en usant prématurément vos douze matches de l'OM ?

- Non. Ce que je regrette, c'est de ne pas pouvoir proposer aux abonnés de Canal + plus de grosses affiches incluant les grosses équipes. Le contrat avec la Ligue est trop alambiqué et limitatif pour le diffuseur principal du Championnat contraint, par une question de quotas, à essayer de soutenir sa programmation tout en ne consommant pas trop vite tous ses choix. C'est absurde. En Angleterre, on imagine mal Sky (principal détenteur des droits de la Premier League) se dire, quand MU et Chelsea sont à la lutte pour le titre : ' Je ne passe pas Manchester cette semaine parce que je n'y ai pas droit. '

- Mercredi, Orange Sport diffusera aussi OM-Rennes, qui pourrait voir les Marseillais titrés. Ça ferait quand même désordre pour Canal de rater le match du premier sacre de l'OM depuis 1992…

- L'OM est le club préféré des abonnés de Canal +. Je suis désolé pour eux. On s'adapte du mieux possible à la donne. On aura un Jour de foot spécial vendredi à 23 h 25 avec un grand format sur Auxerre-OM. Didier Deschamps sera l'invité du Canal Football Club dimanche et, mercredi, on fera Jour de foot en direct de Marseille si les choses se décantent… Mais le titre peut aussi se jouer à la 37e journée, lors de Lille-OM ; rien ne nous empêcherait alors de passer 80 % de notre multiplex sur ce match. Dans tous les cas, on essaie d'assurer le meilleur spectacle qui soit sur l'antenne.

- Un spectacle qui n'a pas toujours été évident à suivre cette saison, avec un nombre impressionnant de matches reportés…

- Mon autre regret, c'est les conditions de déroulement de la compétition. Cette année, la Ligue n'a pas fait son boulot, à savoir assurer la régularité et la lisibilité du Championnat. Notre objectif, c'est de raconter un feuilleton tout au long de la saison. Là, l'OM a pris la tête du Championnat lors de deux matches en retard disputés en semaine à 19 heures contre Sochaux, dans des conditions de visibilité minimes, tout ça parce que la Ligue n'a pas suffisamment su résister aux clubs et a reporté des matches pour des raisons de commodité. Je ne pense pas que Bordeaux avait besoin de voir son match de Championnat reporté (face à Auxerre, lors de la 25e journée)pour éliminer l'Olympiakos en huitièmes de finale de la Ligue des champions. À l'arrivée, ç'a mis le bordel dans le calendrier et sans doute aussi dans la saison des Girondins d'ailleurs. ' - J. L.

La Ligue renvoie Canal +;
dans ses cordes

RUBRIQUE: Pg. 8

LONGUEUR: 270 mots

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA LIGUE, Jean-Pierre Hugues, n'a pas apprécié les attaques du patron des sports de Canal +, dans notre édition d'hier. Sous le titre ' La Ligue n'a pas fait son boulot ', Cyril Linette impute à la Ligue son manque de grosses affiches à offrir à ses abonnés, notamment avec l'OM, à cause d'un contrat de diffusion ' alambiqué et limitatif '. En raison des reports de matches, motivés par la volonté de favoriser les clubs français en Coupes d'Europe, la Ligue n'aurait également pas été capable d'assurer ' la régularité et la lisibilité ' de la L 1. ' L'argumentaire de Linette est objectivement faux, rétorque Hugues. Nous, on a plutôt le sentiment que si quelqu'un a mal bossé, c'est plutôt la direction des sports de Canal, qui a mal anticipé le fait que Marseille allait être en pointe en Championnat et que la chaîne a grillé ses cartouches en programmant l'OM plus tôt dans la saison.

Aujourd'hui, Canal se retrouve sans possibilité de diffuser l'OM en prime, c'est cela qu'il regrette. Mais les règles du jeu sont connues. Canal ne les contestait d'ailleurs pas la saison passée. ' Le DG de la Ligue estime donc que si Canal a des reproches à faire, ils ne concernent pas la Ligue mais plutôt ceux qui se sont ' gourés ' dans la programmation.

' L'argument peu élégant selon lequel Auxerre-Marseille est donné à une chaîne incompétente et qui n'a pas de public (Orange) est également faux. Ce match sera largement diffusé à tous les abonnés d'Orange qui ont souscrit TriplePlay (téléphone, internet, TV), soit 2,5 millions de foyers. Tout ça manque un peu de fair-play ', conclut-il. - A. C.

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L'OM joue la montre;
Les Marseillais pourraient être sacrés mercredi contre Rennes. Ou plus tard. Rien ne les affole.

AUTEUR: RAPHAËL RAYMOND, de notre envoyé, spécial permanent

RUBRIQUE: Pg. 5

LONGUEUR: 577 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

DIDIER DESCHAMPS sait se faire entendre. L'entraîneur marseillais répète que le titre n'est pas encore joué, ses joueurs lui emboîtent le pas et les fans demeurent bien sages. Hier matin, il n'y avait guère plus qu'une petite quinzaine de supporters à l'entrée du centre d'entraînement Robert-Louis-Dreyfus pour guetter la sortie des joueurs à l'issue d'un décrassage à huis clos. Les titulaires d'Auxerre sont restés aux soins. Les remplaçants ont ponctué leur séance par un tennis-ballon. Rien que du classique en somme. Rien à cacher, donc. Un calme olympien à préserver, en revanche, avant une possible tornade.

Quand ils entreront sur la pelouse du Vélodrome mercredi soir sur les coups de 21 heures, les Marseillais sauront s'ils affrontent Rennes pour décrocher le titre ou pour maintenir leur avance en tête de la Ligue 1 puisque le match d'Auxerre à Lyon a été programmé deux heures plus tôt. Deschamps estime l'AJA tout à fait capable d'aller s'imposer à Gerland : ' Les Auxerrois que j'ai vus face à nous, ils peuvent gagner à Lyon. Cette équipe nous a fait mal cette saison. C'est la seule qui nous a pris quatre points. '

Avec Auxerre, l'OM s'est trouvé, sur le tard, un rival coriace. L'équipe de Fernandez est la seule à avoir conservé sa cage inviolée contre Marseille cette saison, Ligue des champions et Ligue Europa comprises. ' Avant le match, on aurait signé pour un nul, assure Steve Mandanda. On dit souvent qu'on fait de la langue de bois, qu'on se cache mais ce n'est pas fait. On a raison d'être méfiants. Le titre ne tombera pas du ciel. '

Deschamps : ' Je sais

que je ne fais

pas plaisir

à tout le monde '

Pour décrocher une neuvième couronne sans avoir à s'inquiéter du parcours de ses poursuivants, Marseille, compte tenu de sa différence de buts largement favorable sur Auxerre (+ 30 contre + 13), doit prendre quatre points lors de ses trois dernières sorties. Dans les couloirs de l'Abbé-Deschamps, ce n'est pas seulement de la retenue qui habitait les esprits olympiens. Une petite pointe de frustration a percé, également. ' Si l'on avait gagné, ç'aurait été beaucoup plus compliqué pour maintenir les joueurs (sous pression), estime Deschamps. J'ai senti dans le vestiaire un peu de déception. Certains pensaient déjà à leur week-end mais il faudra qu'ils soient sages pour préparer le match de mercredi. '

À Auxerre, Hatem Ben Arfa et Benoît Cheyrou ont encore assisté à la production de leur équipe depuis le banc. Retenus par Raymond Domenech pour France-Espagne (0-2, le 3 mars), l'un et l'autre auraient besoin de jouer pour préserver leur rêve sud-africain. ' Je sais que je ne fais pas plaisir à tout le monde, admet Deschamps. Je fais des choix par rapport à la forme du moment. L'essentiel, c'est l'objectif collectif même s'ils ont des objectifs individuels importants. C'est difficile mais j'assume. '

On voit mal Deschamps prendre le risque de bouleverser son équilibre actuel. Moins technique que Cheyrou, moins porté vers l'avant aussi, plus vif et plus hargneux, Kaboré s'affirme comme le complément idéal de Cissé dans l'entrejeu. Devant, Brandao et Niang ont toujours été titulaires. À droite, Valbuena plane. À Auxerre, il a encore été le meilleur Marseillais, avec Diawara. Si l'OM est sacré mercredi soir, Deschamps pourra donner du temps de jeu à ses réservistes à Lille et contre Grenoble. Pour Cheyrou et Ben Arfa, ces deux rendez-vous pourraient ressembler à des adieux. Partir avec un titre, ce n'est pas rien.

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DD s'explique pour Cheyrou et Ben Arfa

C'était ce que les supporters marseillais ont retenu en premier du match à Auxerre (Les remplaçants font l'actualité) : Hatem Ben Arfa et Benoît Cheyrou sont pour la deuxième fois consécutive restés sur le banc de touche. Didier Deschamps a évoqué ce choix difficile à encaisser pour les deux joueurs :

"Je sais que ça n'est pas facile pour eux. Je peux leur dire tout ce que je veux, ça ne va pas les rendre plus heureux. Les objectifs individuels ne peuvent pas prendre le dessus sur l'objectif collectif" a commenté l'entraîneur de l'OM.

Il rajoute : "Si on en est aujourd'hui à avoir 72 pts, c'est qu'il y a eu des points qui ont été pris avant avec des joueurs qui ont plus joué que d'autres en ce moment. C'est la vie d'une équipe. Si j'ai un effectif de 20 joueurs, c'est pour utiliser tout le monde" indique DD.

Mais comment expliquer sportivement de se priver de Ben Arfa et Cheyrou ? Deschamps répond : "C'est ce que je peux voir, la forme du moment, ce que je veux mettre en place" a-t-il conclu.


:lephoceen:

Chapeau 2 quasi assuré pour l'OM !

La semaine dernière, nous faisons part de la possibilité de voir l'OM dans le chapeau 2 de la Ligue des Champions la saison prochaine (voir dépêche). Pour ce faire, il faut qu'au moins huit équipes classées devant l'OM au coefficient UEFA ne se qualifient pas pour la C1 au terme de cette saison.

On savait déjà que Hambourg, le CKSA Moscou, le PSV Eindhoven et la Fiorentina étaient officiellement écartés, désormais, Liverpool et le FC Porto ne pourront pas eux non plus se qualifier pour la Champion's League après les résultats de ce week-end.

On peut rajouter une 7e équipe qui sera soit Villareal, soit le FC Séville (soit les deux). Pour Villareal (6e, 52 pts en Liga), cela semble très compromis, tandis que le FC Séville (5e, 57 pts) peut encore espère revenir sur Majorque (4e, 59 pts) à trois journées de la fin.

La 8e équipe pourrait être Bordeaux (5e, 60 pts en Ligue 1), plus que Lyon (4e, 62 pts avec un match en moins) : les deux doivent rattraper Auxerre (2e, 67 pts), Lille (3e, 64 pts) à trois journées de la fin.

:lephoceen: