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Margarita Louis-Dreyfus : "Je n’ai aucune envie de vendre le club"

Après avoir déjeuné avec les Olympiens ce midi au siège du club, Margarita Louis-Dreyfus a accordé une interview aux médias de l'OM. "Je n’ai aucune envie de vendre le club, j’aime l’OM et la ville de Marseille et j’espère rester ici encore longtemps, dit-elle sur OM.net, assurant avoir "une grande confiance en Didier Deschamps avec qui (elle) discute beaucoup."

L'actionnaire principale s'était dit "libre de vendre" dans une interview donnée au Monde.

«J'aime ce club, j'aime Marseille, aidez-moi à le garder.»

L'OM accuse un déficit de 15 millions

Selon les comptes entérinés ce vendredi par le conseil d'administration du club phocéen, l'Olympique de Marseille a accusé un déficit de 15 millions sur l'exercice écoulé. La confirmation de ce déficit intervient après l'annonce par l'actionnaire principale, Margarita Louis-Dreyfus, dans un entretien au quotidien Le Monde en date du 8 octobre, qu'elle avait injecté cet été 20 millions d'euros.

Margarita Louis-Dreyfus a vu Deschamps et Anigo

L'actualité mouvementée de ces derniers jours a poussé Margarita Louis-Dreyfus à effectuer un aller-retour à Marseille. Sa présence hier soir au stade Vélodrome a souligné son investissement en toutes circonstances, aussi bien quand il s'agit de défiler avec un trophée que lorsque la tempête fait trembler les fondations du club.

Au terme de la rencontre, l'actionnaire principale a rencontré Didier Deschamps et José Anigo. Une discussion tenue dans le calme et qui se voulait constructive. Une façon de cerner les dissensions entre l'entraîneur et le directeur sportif. Une manière encore de montrer qu'elle reste attentive à la vie de l'OM.

Margarita Louis-Dreyfus est prête à tout, y compris vendre l'OM !

Margarita Louis-Dreyfus n’est ni Louis Nicollin, ni Jean-Michel Aulas et ses paroles sont très rares. Dans un long entretien accordé au quotidien économique, Les Échos, la veuve de Robert Louis-Dreyfus fait un large tour d’horizon de ses affaires, et forcément l’Olympique de Marseille est venu sur le tapis. Et MLD n’a pas fait dans la langue de bois, reconnaissant qu’elle était en pleine réflexion sur ce qu’elle allait faire avec le club phocéen, admettant que rien n’était écarté, tant elle estime impossible de continuer à financer éternellement l’OM quasiment à fonds perdu.

« Je veux trouver une solution optimale pour la stabilité du club à long terme. Après le mercato 2010, la situation financière du club était déjà difficile. La saison 2011 a été décevante, et les travaux du stade Vélodrome ont encore compliqué les choses. Je ne suis pas encore certaine de ce que je vais faire. La presse spécule sur des milliards que je suis censée avoir, mais ces milliards appartiennent au groupe Louis Dreyfus, pas à moi, ni à ma famille. Je n'ai pas le droit d'utiliser l'argent de l'entreprise pour financer l'OM. Quant à l'argent que Robert a laissé pour moi et ses enfants, il est géré par des administrateurs nommés par le gouvernement suisse qui sont à Davos et vérifient tout ce que je dépense ! Je veux rester actionnaire de l'OM, mais je veux garder mes options ouvertes. Je déciderai avec mon entourage. Mais je n'ai pas besoin d'argent à court terme, je veux une solution de long terme, la meilleure pour l'OM », a prévenu très clairement Margarita Louis-Dreyfus, pas décidée à juste servir de caisse sans fond pour l’Olympique de Marseille.

Margarita Louis-Dreyfus s'inscrit jour après jour comme une actionnaire atypique. Le regard acide de nombreux supporters, reprochant à l'actionnaire principale du club de ne pas injecter les liquidités nécessaires au recrutement flamboyant espéré, n'affecte ni son tempérament, ni le travail mis en place depuis plusieurs mois.

Elle s'est mise en avant personnellement pour garantir la perte prévisionnelle de 30 M€ budgétisée pour l'exercice à venir. Margarita a pris le taureau par les cornes. Elle a fixé une ligne directrice, une politique stricte à laquelle les dirigeants ne peuvent se soustraire : réduction des coûts de fonctionnement dans tous les services, fin d'une politique salariale dispendieuse et inappropriée au train de vie du club avec l'ambition de le diminuer de 15 %, obligation de ne pas affaiblir la compétitivité de l'équipe, fin des caprices du staff technique en quête de joueurs de renommée internationale avec des émoluments de nature à plomber l'économie du club, accentuation de la politique de formation.

Préoccupée par la situation

Au début du mois de juin, elle a même profité d'un entretien inopiné avec Pape Diouf pour lui demander les raisons de l'explosion de la masse salariale et la façon dont il gérait le problème lorsqu'il était aux affaires. L'ancien président olympien avait voulu lui assurer de vive voix ne pas être à la source d'un projet de rachat du club et s'en est ouvert directement auprès d'elle. À l'écoute, elle a saisi l'occasion pour avoir une analyse plus large de la situation, afin de la comprendre.

MLD est préoccupée par la situation, demande à l'équipe dirigeante de fournir toutes les garanties administratives aux instances, dans le pur respect de son engagement oral et moral. Il n'est pas certain qu'elle ait apprécié d'être auditionnée l'espace d'une fin de matinée. Elle l'a fait dans l'intérêt supérieur du club, car nul ne sait véritablement ce qu'il serait advenu dans la préparation de la prochaine saison, si elle n'avait pas apporté de vive voix un engagement ferme. Elle exige donc que le club privilégie la cession de joueurs avant l'acquisition. Dans un mercato en sommeil, la rigueur de MLD est la raison essentielle de l'actualité gelée des transferts à l'OM.