Echos de la commanderie

Mandanda : "Le groupe n'est pas solidaire"

Brillant à Munich en dépit de l'élimination, Steve Mandanda avait la tête des mauvais jours. Normal, le capitaine de l'OM est inquiet pour la fin de saison.

Déçu et abattu. C'est la mine déconfite que Steve Mandanda a quitté l'Allianz Arena de Munich, mardi soir, après l'élimination de l'OM contre le Bayern. Quelques minutes avant de monter dans le bus de la délégation marseillaise, "Il Fenomeno", auteur d'une prestation de haute volée malgré la défaite, a pris le temps de parler des remous qui agitent le club olympien. Sans langue de bois. Extraits.

- Que ressentez-vous après cette élimination ?
Steve Mandanda : (Dépité) Que voulez-vous que je vous dise? Il n'y a pas grand-chose à ajouter. On a réalisé un beau parcours en Ligue des champions jusque-là, mais on est tombés contre meilleurs que nous. Tout simplement.

- Comment expliquez-vous cette série catastrophique ?
Si on avait des explications, ce serait beaucoup plus simple. Cela voudrait dire que l'on connaît les solutions. Je ne sais pas ce qui a mal fonctionné depuis ce match à Brest... Nicolas Nkoulou dit ne pas savoir si l'OM est capable de rebondir.

- Êtes-vous d'accord avec lui ?
C'est la vérité. J'ai l'impression bizarre que cette fin de saison va être très, très longue(sic) et très difficile. On sent un groupe abattu... Ça s'annonce compliqué.

- Vous voulez dire qu'il y a des tensions au sein de l'effectif ?
Entre les joueurs, non. Mais le groupe n'est pas forcément solidaire.

- Avec cet état d'esprit, comment appréhendez-vous le déplacement au Parc des princes ?
(Il réfléchit) Après, c'est le PSG. Sur un match, on est capable de faire quelque chose. On connaît l'importance du Clasico. En fait, je suis surtout inquiet pour la fin de saison, pas tant pour le déplacement à Paris.

Une explication musclée

Les Olympiens se sont réunis hier matin durant deux heures. Une discussion tendue pour mettre les choses à plat
Le climat est de plus en plus lourd au sein du vestiaire marseillais.

Ils ont attendu plus de deux heures, sagement, derrière les barrières. En espérant un signe, une photo, un autographe. Ils seront finalement repartis vers midi, la mine déconfite. Les quinze supporters présents hier matin au centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus ont en effet assisté à un entraînement... fictif.

Prévue à 10 heures, la séance - ouverte au public - a finalement été décalée sans que personne ne soit prévenu. Les Olympiens sont en effet restés entre eux plus longtemps que prévu. Histoire de mettre les choses au point et de tenter de resserrer les liens après neuf défaites en dix matches. Un espoir d’union sacrée dans un vestiaire au bord de l’implosion après la pire série de l’histoire du club. La discussion entre les joueurs, sous les yeux du staff technique, a duré près de deux heures. Dans ce contexte déjà tendu, elle a été particulièrement musclée.

Des clans et des fractures existent, la mobilisation n’étant pas générale. Le point de non-retour semble d’ailleurs avoir été atteint ces dernières semaines. Hier matin, chacun a dit ce qu’il avait sur le cœur. Benoît Cheyrou et André-Pierre Gignac, très proches l’un de l’autre, ont par exemple été visés par quelques-uns de leurs coéquipiers, lesquels leur reprocheraient d’adopter une attitude trop individualiste. D’autres comportements ont également été fustigés: l’engagement exagéré de certains dans les duels à l’entraînement a été pointé du doigt, d’autant que cet engagement n’est pas répercuté en match.

Pendant ce temps, les supporters, dont certains avaient fait le voyage depuis la Somme et d’autres depuis le Val d’Oise, attendaient, espérant apercevoir une tête connue. Ils n’auront vu que celles des jeunes du centre de formation, qui se demandaient, eux aussi, pourquoi personne ne venait fouler une pelouse sur laquelle tout le matériel était déjà installé à 9h45. L’entraînement a finalement démarré vers 12h15.

La tension n’a jamais été aussi palpable dans les rangs marseillais. Mardi soir, Jérémy Morel, remplacé à la pause pour "raison technique" comme l’a expliqué Didier Deschamps après la rencontre, a ainsi préféré suivre la deuxième mi-temps devant un écran de télévision installé dans le vestiaire olympien, plutôt que de rejoindre le banc de touche. La fin de saison s’annonce longue si le climat ne s’apaise pas dans les heures qui viennent. La réunion avait été organisée dans ce sens.

Mbia et Morel, le clash
 
La tension est montée d'un cran dans le camp marseillais après l'élimination face au Bayern Munich en Ligue des champions, et surtout avant le choc face au PSG dimanche.

Avec de tels résultats (10 matches sans victoire), Marseille devait bien se douter que la situation allait finir par se tendre. Elle a même dérivé en clash, vendredi, dans les couloirs de la Commanderie. Jeudi déjà, le staff et l'équipe s'étaient réunis en vase-clos pour se dire leur quatre vérités. Réunion d'où André-Pierre Gignac, Benoît Cheyrou, jugés trop individualistes par leurs camarades, ou Jérémy Morel, avaient été invectivés. Comme le révèle notre quotidien ce samedi, Stéphane Mbia a demandé aux deux premiers ce qu'ils faisaient pour aider le défenseur, en grande difficulté. Une remarque qui n'a pas été du goût de l'ancien Lorientais, qui a vu là une manière ouverte de remettre en question son niveau, surtout après avoir été sorti à la pause par Didier Deschamps sur la pelouse du Bayern.

Vendredi, Jérémy Morel s'en est donc pris en retour au Camerounais, en mettant en doute ses capacités intellectuelles. Stéphane Mbia a vite réagi, de manière plutôt virulente, et les deux hommes ont même dû être séparés par l'assistance. Ils ont toutefois pris part ensuite à l'entraînement normalement. Un épisode anecdotique mais révélateur de l'ambiance qui règne au sein du vestiaire marseillais, à 24 heures du choc contre Paris au Parc des Princes. (Rédaction)

L'OM peut-il descendre en Ligue 2 ?

Avec 40 points, l'OM compte seulement huit longueurs d'avance sur le premier relégable Lorient. Mercredi soir, lors du match en retard, au pire, l'équipe restera à la même place, la neuvième, avec le même nombre de points.

Il paraît peu probable que les Olympiens soient dépassés par les neuf clubs qui le suivent lors des sept dernières journées, mais à l'allure où vont les choses, il serait urgent de prendre deux ou trois points pour assurer définitivement le maintien. Sait-on jamais. Mathématiquement, il n'est pas encore acquis.

Deschamps : "La coupe de la Ligue ne sauvera pas le reste de la saison"

Cette semaine peut-elle être celle de l'embellie à l'OM ? Didier Deschamps n'en est pas complètement convaincu : "Cette finale peut nous offrir un titre, mais elle n'effacera pas notre saison en championnat, nuance l'entraîneur olympien. Cela restera un objectif que l'on n'aura pas atteint". Concernant la possibilité de disputer la Ligue Europe la saison prochaine en cas de victoire samedi face à Lyon, "DD" a rappelé que le fait de "jouer le jeudi constituait une problématique" : "Mais cette compétition reste belle malgré tout, même si elle n'a ni la résonance médiatique ni les mêmes avantages financiers que la Ligue des champions".

Momar Bangoura et Julien Fabri, deux jeunes joueurs issus du centre de formation de l'OM, vont quitter Crans Montana dans l'après-midi pour retourner à Marseille. Les deux minots sont en effet convoqués pour passer les épreuves de rattrapage du baccalauréat, lundi. Ils manqueront donc le premier match amical, demain contre le FC Sion, et retrouveront le groupe olympien dans la foulée pour reprendre le stage de préparation.

L'OM centre et frappe plus que les autres clubs

La divulgation des statistiques officielles de la cinquième journée met en avant deux secteurs de jeu dans lesquels l’OM mène la danse. Avec 17,8 tirs par match en moyenne depuis le début de la saison, la formation d’Élie Baup est celle qui frappe le plus au but, loin devant Bastia (15,4).

André-Pierre Gignac est le joueur se montrant le plus prolifiquedans ce domaine avec 33 tirs dont 16 cadrés. Enfin, les Olympiens sont ceux qui centrent le plus : 30,2 centres en moyenne en cinq journées, c’est mieux que Bastia (27) et Nice (25,8).