Echos de la commanderie

' Je ne suis pas un vagabond ';
DIDIER DESCHAMPS, l'entraîneur de l'OM, est prêt à s'inscrire dans la durée. Même avec moins de moyens à sa disposition.

AUTEUR: RAPHAËL RAYMOND, de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 1530 mots

ORIGINE-DEPECHE: LA MANGA - (ESP)

ENCART: L'OM est aujourd'hui 5e de L 1, à trois points du leader Lille, qui compte un match en moins. La première partie de saison du club champion de France en titre n'a pas été flamboyante, mais Didier Deschamps n'a pas l'air de trop s'en inquiéter. Dans le long entretien qu'il nous a accordé, hier, entre le déjeuner et une partie de padel (jeu de raquettes) avec le préparateur physique, Antonio Pintus, et l'entraîneur des gardiens, Nicolas Dehon, l'entraîneur a parlé de l'avenir du club. Et du sien. À 42 ans, l'ancien international, recruté en 2009 pour trois saisons, confirme son envie de s'inscrire dans la durée à Marseille. Il semble avoir intégré l'idée de faire avec des moyens financiers réduits. Mais il aimerait que les leçons du départ brutal de Niang (1), l'été dernier, soient tirées.


' COMME LA SAISON PASSÉE, l'OM a fini les matches aller en laissant l'impression de pouvoir mieux faire. Mais l'inquiétude semble moindre cette fois…

- Ce n'est pas de la suffisance. Sans être bon, on est toujours là. Même si on n'a pas fait assez. Surtout, notre situation est différente par rapport à la trêve de la saison passée, où Bordeaux comptait onze points d'avance (l'OM, avec un match en moins, était 4e). Lille (un match en retard contre Nancy) est potentiellement à six points devant. Ce n'est pas rien. Mais on pourrait être hors course. On a connu des problèmes. Les autres aussi sans doute. On dit que certains clubs tournent à plein régime. Ce n'est pas notre cas. Même si on est loin d'avoir tout raté.

- Que retenez-vous de votre première partie de saison ?

- Le match le plus important du début de saison, à Moscou (3-0, le 23 novembre), on l'a gagné. Nous sommes encore en course en Ligue des champions. Nous sommes en demi-finales de la Coupe de la Ligue aussi (à Auxerre, le 19 janvier). Notre parcours en Championnat se découpe en trois parties. Un très mauvais départ, avec deux défaites d'entrée (contre Caen, 1-2, le 7 août, et à Valenciennes, 2-3, le 14), et un mois d'août très pénible, entre les départs et les arrivées tardives.

On se reprend, en termes de résultats, en septembre, la qualité de jeu s'améliore en octobre, mais on a fini sur un petit coup de mou, lié à la fatigue et à l'usure psychologique. On prend quatre points sur quinze lors des cinq derniers matches.

- Comment l'expliquez-vous ?

- C'est un problème d'efficacité. Derrière, Diawara, Mbia et Cissé n'ont débuté ensemble que cinq fois en L 1 et trois fois en Ligue des champions. Résultat : trois victoires et deux nuls en L 1, une seule défaite en Ligue des champions, à Chelsea (0-2, le 28 septembre). Il n'y a pas que ça, mais c'est la base d'une équipe type qui peut toujours évoluer, bien sûr.

- L'attaque est la principale source d'inquiétude. Gignac présente des statistiques calamiteuses (un but en 14 matches de Championnat)…

- La saison passée à Toulouse, il ne s'est presque pas entraîné. Il ne faisait que jouer. Il est parti à la Coupe du monde blessé, n'a pratiquement pas fait de préparation. À Marseille, les exigences sont plus élevées. Il doit se nourrir de sa première partie de saison pour être plus performant. De toute façon, si on veut atteindre nos objectifs, l'efficacité des deux attaquants axiaux est indispensable. On ne peut pas être champion ou se qualifier en Ligue des champions sans un joueur qui met entre quinze et vingt buts. Les deux attaquants axiaux doivent être à vingt-cinq buts à deux. Pour le moment, il y a un déficit.

- Pour le moment, l'OM est moins costaud que la saison passée.

- C'est difficile de comparer. Le potentiel est là. L'équipe est compétitive. Mais différente. Je ne veux pas me plaindre. On a recruté des joueurs de qualité. Mais, si on compare, nos rivaux ont gardé les mêmes joueurs et en ont ajouté des meilleurs. Lille, c'est la même équipe avec Sow (meilleur buteur de L 1 avec 14 réalisations). Lyon, c'est la même équipe, avec Gourcuff et Briand. Paris a les mêmes joueurs, plus Nenê qui est en pleine réussite (13 buts en L 1). Nous, nous avons perdu notre meilleur buteur (Niang, 18 buts et meilleur buteur de L 1 la saison passée,). Ce n'est pas n'importe quoi. C'est quelque chose de lourd. On a pris d'autres joueurs avec de la qualité. Mais il faut presque tout recréer. La complicité entre deux joueurs offensifs, ça ne prend pas du jour au lendemain. Ça peut même ne pas prendre.

- Vous n'envisagez aucun transfert en janvier. Mais un prêt ?

- Qu'est-ce qu'on va avoir ? Un mec qui ne joue pas ailleurs ? Et il va s'impliquer sur cinq mois ? Ce mercato ne sert qu'à corriger, en se projetant sur la saison suivante. Un vrai renfort aurait un coût élevé. On a pu réagir à la blessure d'Azpilicueta en prenant Rod (Fanni, recruté à Rennes pour 4 millions d'euros et deux ans et demi). Sinon, on n'était pas bien. Je ne vais pas empiler les joueurs. D'autant que ceux dont je dispose n'ont pas évolué à leur meilleur niveau jusqu'ici.

- Taïwo sera en fin de contrat en juin. L'avenir de Diawara, Mandanda, Heinze ou Lucho, pour ne citer qu'eux, semble encore flou… Réfléchissez-vous à l'OM de la saison prochaine ?

- Un petit peu. La comptabilité décidera de tout. On fera le bilan en fin de saison pour savoir où on va sportivement et financièrement, avec les dirigeants, le conseil de surveillance et la propriétaire (Margarita Louis-Dreyfus). Le tout, c'est de savoir clairement pour ne pas naviguer à vue. Anticiper, c'est toujours le but. Certains joueurs sont en fin de contrat, d'autres peuvent avoir envie de partir. C'est un rapport de force. Après l'épisode " Mamade " (Niang), tout peut arriver (1). La porte s'est ouverte pour lui, puis pour Hatem (Ben Arfa, prêté à Newcastle). Les joueurs ne sont pas bêtes, ils savent qu'elle peut s'ouvrir à tout moment.

- Et vous, où se situe votre avenir ? Il vous reste un an et demi de contrat. Vous avez annoncé votre envie d'entraîner l'OM dans le nouveau Vélodrome, prévu pour 2014. Vous êtes toujours pisté par Liverpool...

- Je suis là. Quand je parle d'être l'entraîneur de l'OM dans le nouveau stade, c'est sincère. Cette perspective me plaît. Maintenant, 2014, c'est très loin dans mon métier. J'ai aussi dit ça pour que l'on comprenne que je ne suis pas un vagabond. Je l'ai prouvé l'été dernier, je pouvais partir (à Liverpool). Je souhaite m'inscrire dans la durée. Mais je suis lucide. Il y a un an, au mois de janvier, certaines personnes pensaient que ce serait mieux si je m'en allais.

- Lesquelles ?

- Peu importe. Je peux partir, comme on peut me demander de partir. Je suis sur cette saison en essayant d'anticiper l'après. Il va y avoir trois saisons compliquées. Le stade sera livré en 2014. Mais avant, il y aura des travaux. Et donc moins de places. Il y a l'interrogation des droits TV (2). Il va falloir composer. Peut-être sera-t-on obligés de vendre (des joueurs). Même en cas de qualification pour la Ligue des champions. Il y aura des moyens moindres. Sauf intervention spéciale (de l'actionnaire). C'est une évidence. L'important, c'est d'anticiper pour ne pas se retrouver dans l'urgence.

- D'être organisé comme un grand club européen, en somme…

- Dans ces clubs-là, les joueurs ne vont pas au clash. Les clubs sont plus forts. En France, le joueur va au bras de fer car il sait qu'il a neuf chances sur dix d'arriver à ses fins. Le départ de Niang, sincèrement, je ne l'avais pas envisagé. C'était inconcevable pour moi. Si j'avais pensé que c'était possible, j'aurais réfléchi pour me retourner.

- L'OM doit-il songer à l'après-Lucho ?

- Lucho, on ne l'a pas perdu. Il est là.

- Est-il vraiment heureux ?

- Au fond de lui, il nourrit quelques regrets. Le départ de " Mamade " déjà. Il imaginait le club plus ambitieux. En le faisant jouer plus bas, j'ai diminué un peu son influence. Il a deux ans et demi de contrat. Après, il faut savoir. Pour gagner, il faut des joueurs pour gagner. Si on ne va pas le chercher, la saison passée, on n'est pas champion. Quand j'entends que ce n'est pas un grand joueur, je demande qui est un grand joueur de L 1.

- Et vous, vous est-il arrivé d'en avoir marre depuis votre arrivée à l'OM ?

- Non. J'ai des gens au-dessus de moi et je respecte ma hiérarchie, même si nous n'avons pas toujours le même point de vue. J'ai évolué. Quand j'ai commencé comme entraîneur, j'étais catégorique. Je disais que ma liberté n'avait pas de prix. Je n'aurais pas dû dire ça, même si je peux le penser. Ça veut dire qu'un dirigeant n'a pas d'emprise sur son entraîneur, et qu'éventuellement, si j'en ai marre, je me casse. Je ne suis pas comme ça. Avec la maturité, je suis devenu plus flexible. J'arrive à prendre du recul pour aller à l'essentiel.

- Pendant la trêve, avez-vous suivi Manchester United, votre adversaire en huitièmes de finale de la Ligue des champions (aller le 23 février à Marseille, retour le 15 mars) ?

- Oui, j'ai vu tous leurs matches pendant les fêtes. On peut dire ce qu'on veut. Bien sûr, on a une chance. Mais on rencontre une équipe très, très solide. Plus apte à défendre que Chelsea. Je ne pense pas qu'il y aura beaucoup de buts dans la double confrontation. L'important, ce sera de ne pas en prendre lors du premier match chez nous, même si Manchester est très performant chez lui.

- Quel regard portez-vous sur la Ligue 1 ?

- On reste un pays formateur. On a des jeunes joueurs de talent. M'vila (Rennes, 20 ans) et Hazard (Lille, 20 ans samedi) affichent déjà une maturité importante. Au-delà de son potentiel technique et physique, M'vila dégage une assurance impressionnante. La maturité, certains l'ont à vingt ans, d'autres ne l'ont pas à trente. C'est comme la technique, ça ne s'achète pas au supermarché. Sinon, il y aurait des files d'attente (Rires) ' .

(1) Niang s'est engagé pour quatre ans avec Fenerbahçe, en août, après la première journée de Championnat. Il avait joué son dernier match avec l'OM, lors de la deuxième journée, à Valenciennes (2-3), le 14 août.

(2) La LFP reçoit actuellement 668 millions d'euros par an de droits télé mais cet accord arrivera à échéance en 2012.

http://www.filesonic.com/file/55135265/LEquipe_2011.01.10.pdf
http://www. megaupload.com/?d=F68BY3E7

http://www.hidemylinks.net/?http://hotfile.com/dl/97866482/83218ac/PRO19012011.pdf.html

Ils en veulent vraiment;
L'OM, tenant du trophée, comme Auxerre, pour pimenter sa fin de saison, affichent leur envie du Stade de France.

AUTEUR: JEAN-MICHEL ROUET, (avec H. P.), de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 535 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

ON NE VA PAS soudain vous dire que la Coupe de la Ligue est l'invention du siècle. C'est un trophée dont on se contente faute de mieux, que ce soit à Marseille, quand il met fin à un vide de dix-sept ans au palmarès, comme ce fut le cas la saison dernière, ou à Arsenal, dans la version anglaise. Après six années sans titre, Arsène Wenger en fait maintenant lui aussi un objectif après l'avoir longtemps raillé (1)...

Toujours est-il qu'Auxerrois et Marseillais vont en découdre avec le même acharnement, et pas seulement parce qu'une finale au Stade de France est un moment très particulier. Après une si longue attente, le Vieux-Port fêta au printemps dernier le succès sur Bordeaux (3-1, le 27 mars) presque comme sa Ligue des champions 1993. Avec le recul, la mémorable saison 2009-2010 de l'OM bascula probablement du bon côté le 3 février avec la demi-finale, arrachée à Toulouse, où le futur vainqueur était encore mené (0-1) à la 85e minute (sur un but de... Gignac) avant un doublé de Brandao (2-1 a.p.). Alors sixième de L 1, à douze longueurs des Girondins, Marseille fit le reste de la saison au sprint et plus personne ne l'arrêta.

L'AJA a peur

du vide

Didier Deschamps s'en souvient, et c'est pourquoi l'entraîneur marseillais qualifie ce déplacement à Auxerre de ' décisif. ' ' On sait les émotions que peut procurer une finale victorieuse, et on a tous envie de retourner au Stade de France, dit-il. Je n'aurai pas besoin d'insister sur la motivation. Mais je m'attends à un meilleur Auxerre que lors de notre première visite (1-1, le 11 décembre, voir par ailleurs). Depuis, ils ont récupéré Pedretti, Hengbart et Jelen, et ce sera forcément difficile. '

Jean Fernandez aimerait le croire : ' Benoît (Pedretti) et Cédric (Hengbart) manquent de rythme après leur blessure, et Jelen sera sur le banc pour commencer. Didier (Deschamps) a son effectif au complet. Moi, c'est encore loin d'être le cas (2). ' Toutes compétitions confondues, Auxerre n'a plus gagné depuis le 14 novembre (2-1 contre Rennes), soit dix matches. Il est vrai qu'il n'a plus perdu non plus en Ligue 1 depuis le 28 novembre (1-2 contre Toulouse), avec cinq nuls d'affilée sur le même score (1-1) ! ' Dans les grandes occasions, mon équipe a toujours été là, tente de se rassurer l'entraîneur bourguignon. L'expérience de la Ligue des champions va nous aider, comme les vingt-quatre heures de récupération supplémentaires dont nous bénéficions par rapport aux Marseillais qui ont joué dimanche soir (2-1 contre Bordeaux). Une qualification mettrait tout le groupe sous pression d'ici la finale (le 23 avril), et je suis sûr que nous ferions alors une belle fin de saison. '

À Auxerre, quatorzième de L 1 avec seulement quatre points d'avance sur le premier relégable (Monaco), et déjà sorti de la Coupe de France par une CFA 2, Wasquehal (1-2, le 8 janvier), on a peur du vide et des effets d'une nouvelle élimination. Un peu superstitieux, Fernandez n'a pas travaillé les tirs au but. Il l'avait fait avant Wasquehal.

(1) Arsenal a été battu en demi-finales aller (0-1, le 12 janvier) à Ipswich (D 2) qu'il retrouvera pour le retour à Londres, le 25.

(2) Ndinga (cuisse), Mignot (pied), Contout et Langil (genou) sont forfait ce soir.



Dassier et 'la pisse de taureau '...

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 205 mots

JEAN-CLAUDE DASSIER a-t-il des compétences agricoles ? Le président marseillais a bien ri en lisant la déclaration de Louis Nicollin, son homologue de Montpellier, hier dans nos colonnes.

' Dassier, il ne sait pas par où pisse un taureau ! ', avait ainsi lâché ' Loulou '. Vérification faite, Nicollin avait raison. ' Peut-être, répond Dassier avec le sourire, mais ils doivent surtout pisser sur ses godasses pour le rendre aussi ronchon, le bon Loulou!' Le dirigeant olympien n'en veut surtout pas à son confrère : ' Il est plus dur avec son entraîneur qu'avec moi. C'est un mec que j'adore mais il est nostalgique d'une certaine époque. C'est vrai que ça manque peut-être un peu de chaleur humaine aujourd'hui. Mais ça ne s'est pas terminé vraiment bien pour Bez et Tapie. Je crois surtout qu'il n'a pas encaissé la défaite au Vélodrome (4-0, 27 novembre). Ça promet pour le retour... ' Et Dassier de raconter cette anecdote lors d'une tournée des Bleus au Koweit (1-0, 21 janvier 1990). ' Avec Nicollin, on y était allés pour un match de l'équipe de France. On arrive au stade, les toilettes étaient incroyables de beauté. On s'était pris en photo. Et je l'ai sous les yeux, en train de pisser. ' On y revient toujours... - H. P.


ANDRÉ AYEW, le milieu de terrain marseillais, veut absolument remporter un trophée avec l'OM cette saison.;
' J'ai toujours été ambitieux '

AUTEUR: HERVÉ PENOT, de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 791 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

À VINGT ET UN ANS, André Ayew, fils d'Abedi Pelé, figure des années 1990 à l'OM, est devenu l'un des hommes forts des champions de France. Que ce soit en position d'aillier gauche ou dans celle de milieu relayeur comme contre Bordeaux (2-1), dimanche dernier, Didier Deschamps ne se passe quasiment jamais de lui. Le Ghanéen se livre avant la demi-finale contre Auxerre.

LE POSTE DE MILIEU. - ' J'ai été content d'être à mon poste de prédilection contre Bordeaux. J'ai la possibilité de venir de loin, de percuter, de créer des décalages. Je touche plus de ballons, je récupère, j'aime être au centre du jeu. Sur le côté, ce n'est pas pareil, tu as le défenseur face à toi, si tu dribbles trop à gauche, tu sors du terrain… Il y a moins de solutions d'autant que je ne vais pas à 2000 à l'heure non plus. Mais je m'adapte aux deux postes. Je dois surtout apprendre les spécificités de chacune de ces positions.

Au début, au milieu, j'avais envie de tout faire pour prouver. Je dois donc gérer. Plus haut, c'était pareil, je courais partout et je prenais des cartons. Cissé me dit de ne pas m'éparpiller. Mais si j'ai l'opportunité d'enchaîner au milieu, j'aurais mes repères et je pourrais même apporter plus offensivement. L'important pour moi, c'est d'abord d'être sur le terrain. '

LA PEUR PHYSIQUE. - ' Au Ghana, les terrains étaient durs, les rebonds impossibles, je devais avoir la gnaque. Et le contact physique n'a jamais tué personne. Quand on a envie de quelque chose, il faut se battre. J'ai toujours eu ça en moi. Des fois, certains t'attendaient : “Tiens, voilà le fils de…" Et très jeune, j'ai joué avec les anciens, certains avaient trente ans et moi treize ou quatorze ans. Je faisais des bouts de match et j'en ai pris des coups… Ça m'a rendu fort.

À un moment, tu te forges une personnalité, tu prends confiance. Après, toi aussi tu mets le pied et tu marches sur le mec. Là, tu te dis : “Même si j'ai quatorze ans, je peux faire mal à un adulte…" À l'entraînement, je me donne, mais je ne suis pas là pour faire mal ou blesser un équipier. Jamais ! Mais il faut s'entraîner à fond, c'est notre métier. Il faut se faire respecter. '

L'AMBITION. - ' La réussite, c'est important pour moi. Je crois que j'ai toujours été ambitieux, je veux franchir des paliers. En partant du Ghana, je voyais comment les anciens étaient traités. C'étaient des stars, ça me donnait envie de les imiter, je voulais être populaire, qu'on me reconnaisse. Mon père m'a beaucoup aidé mentalement.

Est-ce que j'ai eu la grosse tête ? Peut-être que je n'acceptais pas toutes les critiques à une certaine période… Disons que, à un moment, tu crois que rien ne peut t'arriver. J'ai toujours été sûr de moi. J'aurai d'ailleurs toujours ça en moi, mon père me l'a inculqué. Je ne lâche rien, je ne baisse jamais les bras. Je sais aussi pourquoi je suis ici. '

IDOLE AU GHANA. - ' La première fois que j'ai été sélectionné, c'était à Londres contre le Sénégal (1-1, le 21 août 2007). Magnifique. J'étais au milieu des Essien, Appiah, Mensah… C'est à mon tour de connaître cette popularité aujourd'hui. Je me demande comment j'ai pu avoir tout ça en si peu de temps, comment j'ai pu gagner le coeur des Ghanéens. Après la Coupe du monde, je ne suis même pas resté deux jours au pays avant de partir à Abidjan. C'était trop à vingt ans, je n'avais jamais vu autant de monde autour de moi, on voulait me voir, me toucher. Je ne pouvais pas me balader seul. Des gens étaient devant chez moi. C'était quelque chose de bizarre pour moi qui venait d'Arles. J'ai même quelques chansons à mon nom (rires).

La pression est forte. Et tu ne veux pas décevoir. Tu sens que tu es respecté et que les gens t'aiment car tu as représenté le pays. C'est pour ça qu'il faut se battre en club, être sur le terrain. Ils t'attendent. J'ai beaucoup de responsabilités envers mon pays. Maintenant, tous les matches de l'OM sont diffusés au Ghana. Des gens parlent même d'ouvrir là-bas un café où seraient représentés Sunderland (où joue Gyan), Milan (où évolue Kevin Prince Boateng) et l'OM. '

L'OM ET LES TITRES. - ' C'est le club de mon coeur, mon petit frère (Jordan) y est. Didier Deschamps, le coach, a gagné des titres avec mon père. Au Ghana, j'ai vu tous les matches de mon père sous le maillot de l'OM. C'est inoubliable. C'est pour ça que j'ai l'obligation de remporter un titre avec Marseille. Je dois rendre quelque chose à mon club formateur. Je veux gagner la Coupe de la Ligue et le Championnat. Ce serait magnifique. Avant, ici, on me parlait de mon père, maintenant moins (rires). Je suis peut-être en train de me faire connaître… En tout cas, pour exister, il faut obtenir des trophées, le reste, c'est secondaire. On doit tout donner pour se qualifier, ce soir, à Auxerre. '

http://www.hidemylinks.net/?http://hotfile.com/dl/98145717/fe2bb6e/PRO20012011.pdf.html

La finale aura l'accent;
Très peu inquiété à Auxerre (0-2), l'OM défendra son trophée contre Montpellier, le 23 avril au Stade de France.

AUTEUR: JEAN-MICHEL ROUET, de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 580 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

LA FINALE de la Coupe de la Ligue 2011 aura l'accent du Midi. Contrairement au Paris-SG, éliminé la veille à Montpellier (1-0 a.p.), l'OM ne s'est pas laissé surprendre à Auxerre, où sa supériorité ne fut jamais sérieusement contestée. Les TGV seront surbookés le samedi 23 avril entre la Méditerranée et le Stade de France, et on a cru comprendre que le match entre les présidents Louis Nicollin et Jean-Claude Dassier avait déjà commencé (*). Ils auront d'ailleurs l'occasion de s'échauffer une semaine plus tôt, le 16 avril, en Ligue 1, à la Mosson... Le champion de France a d'évidence trouvé un nouveau souffle au sortir de la trêve, et il a surtout retrouvé Brandao et Gignac, buteurs comme contre Bordeaux (2-1), dimanche. Son pressing haut n'a jamais laissé respirer des Auxerrois qui ne gagneront encore pas cette année le seul trophée national qui manque à leur palmarès et qui sont apparus un peu à bout de souffle et d'idées. Mandanda n'eut ainsi aucun véritable arrêt à faire.

Après les polémiques arbitrales nées du premier AJA-OM (1-1, le 11 décembre) en Ligue 1, c'est pourtant une nouvelle controverse qui accompagna l'ouverture du score des Marseillais. Kaboré, qui venait de remplacer Cissé, touché au genou droit, coupa une contre-attaque de Quercia en le retenant légèrement par la manche. Laurent Duhamel n'y vit rien de répréhensible et Fanni put alerter Gignac qui décala Taiwo, dont le centre côté gauche trouva la tête de Brandao, oublié par Grichting (0-1, 45e + 2). Une réplique presque parfaite du but marqué au même endroit, en Championnat, par Rémy sur un service de Brandao, lequel fit donc à nouveau très mal aux Auxerrois, au propre comme au figuré...

Gignac

est de retour

L'action témoignait en effet de la différence d'impact physique entre les deux équipes, de la même façon qu'elle traduisait aussi la mainmise technique de l'OM sur le match. Ainsi, Lucho (16e) et Gignac (33e) avaient auparavant mal terminé deux bons mouvements collectifs d'une équipe qui n'avait été mise en danger qu'en tout début de partie.

Mais, alerté deux fois dans le dos de la défense centrale phocéenne, Quercia ne sut pas tirer profit du démarrage poussif de l'OM (2e et 3e), organisé comme contre Bordeaux trois jours plus tôt, c'est-à-dire avec Gignac sur la gauche, mais avec des permutations incessantes entre les trois hommes de devant. Toujours est-il que, au bout de trois minutes, la chance bourguignonne était déjà passée...

Sans Pedretti blessé (voir par ailleurs) et resté au vestiaire à la mi-temps, mais même avec Jelen et Le Tallec vite appelés à la rescousse aux places d'Oliech (60e) et de Dudka (66e), l'AJA manqua beaucoup trop d'arguments. Et c'est donc Gignac qui plia l'affaire d'un fort joli but, d'une frappe de l'intérieur du pied droit, un peu de l'extérieur de la surface, sur une remise parfaite de Lucho (0-2, 68e).

Un mois après être sorti de la Ligue des champions, dix jours après avoir été éliminé de la Coupe de France par une CFA 2, Wasquehal (2-1), Auxerre n'a plus qu'un objectif, le maintien en L 1, et c'est soudain comme une grosse gueule de bois...

(*) Dans notre édition de mardi, le président de Montpellier Louis Nicollin avait lâché à propos de son homologue marseillais : ' Jean-Claude Dassier ? Il est adorable, mais il ne sait pas par où pisse un taureau. ' Le président de l'OM lui avait répondu, tout sourire, hier : ' Peut-être mais ils doivent surtout pisser sur ses godasses pour le rendre aussi ronchon le bon Loulou ! '


L'HOMME CLÉ : BRANDAO (Marseille, 7)

AUTEUR: de nos envoyés spéciaux

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 391 mots

ORIGINE-DEPECHE: AUXERRE

L'attaquant olympien a été un point d'appui indispensable en pointe en luttant sur chaque ballon, en provoquant physiquement ses gardes du corps et en étant aussi le premier défenseur de l'OM. Son immense travail a été récompensé par un but capital. L'an passé, il avait déjà marqué deux fois en demi-finales à Toulouse (2-1, le 3 février 2010).

GIGNAC (7) a marqué un deuxième but en trois jours d'une frappe magnifique enroulée à l'entrée de la surface (68e). L'attaquant a démontré une nouvelle fois qu'il pouvait évoluer sur un côté en sachant quand rentrer vers l'intérieur. MBIA (7), de retour derrière, a montré pourquoi il était si important. Très présent dans les duels, intelligent dans ses placements, il s'est montré autoritaire en dépit d'une ou deux relances trop faciles...

AYEW (7) a encore affiché de grosses promesses au milieu de terrain en ratissant des ballons et en sachant surtout se positionner pour couper les trajectoires. LUCHO (6) a rappelé que ses qualités techniques n'avaient pas disparu, à l'image de sa remise sur Gignac sur le but. Mention bien également à MANDANDA (6), présent sur les ballons aériens et à KABORÉ (6), entré en jeu à la 30e minute à la place de Cissé, blessé, et bien utile devant la défense. Les deux latéraux ont apporté leur écot : FANNI (6) a réussi un retour énorme sur Quercia et TAIWO (6) une belle passe décisive pour Brandao.

Auxerre n'a pas su profiter de son bon début de match et les choses auraient pris une autre tournure si QUERCIA (4) avait mieux exploité deux ballons en profondeur (2e, 3e), avant d'échouer à nouveau en début de seconde période (53e). Comme OLIECH (4), à la vaillance vaine comparable, il a illustré les manques de l'attaque bourguignonne.

Pas un hasard si JELEN et LE TALLEC (non notés) sont entrés à l'heure de jeu. Ils n'ont guère brillé, dépourvus du soutien d'un BIRSA (3) transparent, d'un TRAORÉ (5) volontaire mais qui a péché dans la dernière passe, et de PEDRETTI (5), sorti dès la mi-temps. La défense de l'AJA, elle, a été malmenée par les rocs Brandao et Gignac. Elle a longtemps tenu, notamment grâce à COULIBALY (6), impeccable dans les duels, avant de craquer. GRICHTING (4) a lâché le marquage de Brandao sur l'ouverture du score (45e + 2) puis Gignac a enrhumé HENGBART (5), par ailleurs très présent à l'avant, sur le second (68e). - J. Ba, H. P.

http://h otfile.com/dl/98369001/08912cc/PRO21012011.pdf.html


Brandao est indispensable;
Sans être un buteur, le Brésilien a repris sa place à la pointe de l'attaque de l'OM.

AUTEUR: HERVÉ PENOT

RUBRIQUE: Pg. 4

LONGUEUR: 563 mots

LES SIFFLETS du Vélodrome lors de son remplacement par Benoît Cheyrou (79e), contre Bordeaux (2-1), dimanche dernier ? Ils semblent avoir glissé sur sa peau comme de l'eau sur la roche. Les critiques répétées à l'envi sur ses carences techniques ? Brandao les balaie d'un coup d'épaule et ça, il le réussit plutôt bien... Le Brésilien sait que l'unanimité n'accompagnera jamais sa carrière de bulldozer. Le scepticisme s'attachera toujours à son corps rugueux, à ses spécificités d'homme de duels (1,89 m ; 78 kg). Qui se rappelle qu'il a été acheté en janvier 2009 environ 8 MEUR, si loin des sommes dépensées l'été dernier pour André-Pierre Gignac (16,5 MEUR) et Loïc Rémy (15 MEUR) ? Ou qu'il a accepté de rester cette saison à Marseille, alors que le Rubin Kazan lui offrait de doubler son salaire, à 2,7 MEUR net annuels, assortis de 1 MEUR de prime à la signature ?

Aujourd'hui, Brandao (30 ans) a repoussé l'ancien Toulousain (25 ans) à gauche, sur le terrain, et l'ex-Niçois (24 ans) encore un peu plus loin, sur le banc de touche. Ce n'était certainement pas l'idée de départ de Didier Deschamps, contraint d'adapter ses choix aux performances individuelles de ses recrues. En cette année 2011, Brandao (sous contrat jusqu'en 2012) s'est installé en pointe, et a déjà inscrit deux buts : celui du 2-0 contre les Girondins, son premier en Championnat cette saison ; et l'ouverture du score, mercredi à Auxerre, en demi-finales de la Coupe de la Ligue (2-0).

Hilton :

' Pas le genre à faire

des passements

de jambes '

Ses statistiques, preuve de son déficit chronique d'efficacité (1 but en 729 minutes en L 1), ne seront jamais ses meilleures alliées. Ses soutiens majeurs se trouvent au coeur du groupe marseillais, où il est l'un des joueurs les plus appréciés. Steve Mandanda, le capitaine, témoigne : ' Il est exemplaire. N'oubliez pas qu'il était titulaire l'an passé. ' Son message aux supporters ? ' Il faut l'encourager, il ne mérite pas d'être sifflé. '

Hilton, son compatriote, souligne son ' immense boulot, qui peut lui faire manquer de lucidité devant le but. On imagine souvent les attaquants brésiliens comme des gars vifs, rapides, mais il n'est pas le genre à faire des passements de jambe '. Le défenseur central assure aussi que ' ce qui s'est passé ne l'a pas spécialement touché. Il ne lit pas le journal, n'écoute pas les radios et ça lui va... '.

José Anigo, le directeur sportif de l'OM, s'insurge contre cette forme de déstabilisation. ' Quand le Vélodrome le siffle, on se tire une balle dans le pied ! Il abat le boulot le plus ingrat. C'est tellement injuste ce qui lui arrive. ' L'injustice est le sentiment le mieux partagé quand on évoque Brandao en interne. ' C'est un super mec ', glisse Mathieu Valbuena. ' J'étais dégoûté pour lui d'avoir entendu les sifflets. Ce mec, il se fout minable pour les autres, pour les faire briller ', insiste Souleymane Diawara.

Dans la configuration de cet OM taillé pour la lutte finale, l'attaquant brésilien est le seul capable de ne pas fuir les chocs de surface, d'évoluer en pivot. Deschamps, qui devra toutefois s'en passer à Monaco, le 30 janvier, en raison d'une suspension, résume : ' Il est toujours là et, en plus, il marque. Même si on connaît ses forces et ses faiblesses… ' Et ses forces sont aujourd'hui un atout majeur pour le champion en titre. Que cela plaise ou non aux supporters ou aux esthètes.

Papin futur entraîneur des attaquants de l'OM ?

"JPP" entraîneur du secteur offensif de l’OM ? L'ancien buteur olympien, Ballon d'Or 1991, s’y verrait bien. Mais en France le poste est très rare
Ex-entraîneur de Strasbourg, Châteauroux et Lens, Jean-Pierre Papin aimerait mettre son expérience au service des attaquants de l'OM. Reste qu'à l'exception de Sonny Anderson à Lyon, aucun club ne dispose d'un tel spécialiste dans son staff.

Ex-entraîneur de Strasbourg, Châteauroux et Lens, Jean-Pierre Papin aimerait mettre son expérience au service des attaquants de l'OM. Reste qu'à l'exception de Sonny Anderson à Lyon, aucun club ne dispose d'un tel spécialiste dans son staff.

"Entraîner les attaquants ? Si on me le proposait, j’y réfléchirais, et sérieusement ! Aujourd’hui, c’est un manque dans les clubs de ne pas avoir d’entraîneurs spécifiques pour les attaquants." La phrase de Jean-Pierre Papin, lâchée lors de l’émission ’Un jour à l’OM’, sur la chaîne du club, a suscité pas mal de réactions.

Côté dirigeants marseillais, on est resté discret (après tout, c’est le boulot du staff) alors que Brandao, lui, ne s’est guère montré enthousiaste. "Je serais ravi de le rencontrer mais le foot d’aujourd'hui n’a rien à voir avec l’époque où il était attaquant", a confié hier le Brésilien dans "Le Parisien - Aujourd’hui en France".

S’il n’a pas tout à fait tort sur le fond, il n’en demeure pas moins qu’avec ses médiocres statistiques de buteur, l’ex-joueur du Shakhtar Donetsk aurait certainement pu s’abstenir de tenir de tels propos sur "JPP", auteur de... 185 réalisations sous le maillot blanc en six saisons! Une efficacité comparable à celle de Sonny Anderson (91 buts en 154 matches avec Lyon), à ce jour l’unique attaquant reconverti entraîneur spécifique, à l’OL tant chez les jeunes (à partir des U17) que chez les pros.

Et si Papin, qui a dirigé Strasbourg, Lens et Châteauroux, a lancé un appel du pied au staff marseillais, le poste reste encore marginal en France. Un simple retard ? "En Italie, avec Arrigo Sacchi, il y avait un entraîneur pour chaque secteur de jeu", note Sabri Lamouchi.

"Au niveau professionnel, on mise davantage sur l’entretien et le perfectionnement; ce serait plus utile d’avoir un spécialiste pour la formation et la pré-formation", estime de son côté l'entraîneur toulousain, Alain Casanova, qui jouait les sparring-partners de "JPP" à l’issue des séances quotidiennes.

"Avec moi, il travaillait en premier lieu sa confiance. Car, à 20-22 ans, on sait faire une reprise de volée, frapper au but... Mais c’est vrai qu’en répétant tous ces gestes, on se met à tenter des choses que l’on n’aurait pas forcément tentées avant. Le problème est que sans duel ni opposition, c’est plus facile !"

Le joueur ne fait pas l'entraîneur, mais dans mes lointains souvenirs, Papin était plus unidimensionnel qu'un Sonny Anderson. Du coup, si c'est pour nous faire des Cissé "je cours, je frappe", je ne sais pas si ça serait si bien que ça de l'avoir pour un tel poste.

Hunky Dory a écrit:Le joueur ne fait pas l'entraîneur, mais dans mes lointains souvenirs, Papin était plus unidimensionnel qu'un Sonny Anderson. Du coup, si c'est pour nous faire des Cissé "je cours, je frappe", je ne sais pas si ça serait si bien que ça de l'avoir pour un tel poste.

Le sens du but et la papinade ça ne s'invente pas.

Et faire des heures après l'entrainement pour tirer aux buts, je pense qu'ils peuvent avoir l'idée tout seuls.

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http://www.chronofoot.com/om/om-5-raisons-de-voir-marseille-champion-de-france_art10866.html

Y a des optimistes...

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Et un, et deux, et trois…;
Pour la première fois de la saison, l'OM a remporté trois matches de L 1 de suite. Intéressant avant Manchester United.

AUTEUR: HERVÉ PENOT, de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 505 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

ENCART: À quatre jours de son huitième de finale de Ligue des champions, l'équipe de Didier Deschamps a assuré un probant succès face à Saint-Étienne. L'OM reste dans le coup pour le titre en L 1. Mais Gignac, passeur décisif avant de sortir sur blessure, risque de beaucoup lui manquer face à MU.


IL EST DES JOURS où les résultats positifs accouchent d'interrogations majeures. Comment l'OM va-t-il évoluer sans André-Pierre Gignac contre Manchester United en huitièmes de finale de la Ligue des champions (voir par ailleurs) ? C'est le casse-tête de Didier Deschamps à l'aube de se frotter au géant anglais, mercredi. L'OM va être privé pendant une quinzaine de jours de son buteur, qui s'est mué en passeur subtil sur l'ouverture du score de Lucho (1-0, 68e). Ce contretemps ne doit toutefois pas masquer les bénéfices de la journée et les progrès enregistrés.

Il y a bien ce but signé Landrin encaissé à la dernière seconde (2-1, 90e + 1) sur une faute d'inattention qui ne devrait pas plaire spécialement à Steve Mandanda, mais l'affaire était déjà pliée au bout d'une intéressante deuxième période.

Deschamps : ' Lille

a prouvé qu'il résistait

à la pression '

Après la pause, l'OM a posé sa poigne sur cette rencontre en cadenassant le milieu, en montrant les muscles et en empêchant totalement les Stéphanois d'exister. Il avait d'abord fallu casser le relationnel technique adverse, et empêcher les attaquants de prendre de la vitesse. En une mi-temps, le danger était repoussé, la fin des Stéphanois entérinée.

Les champions en titre, même sans Mbia ni Fanni, blessés aux adducteurs et remplacés par Kaboré et Heinze, ont rappelé qu'un titre de champion se gagne derrière. Ce groupe reconstruit l'édifice de l'an passé et il n'est pas surprenant de le voir aligner sa troisième victoire d'affilée en Championnat pour la première fois de la saison. ' On doit continuer à engranger des points, peu importe contre qui et comment, prévient Deschamps. Tous les autres sont là aussi, Lyon a passé quatre buts à Nancy, il faut qu'on s'accroche au bon wagon. Cette victoire est belle, même si il y a des soucis. Les Stéphanois ont mis beaucoup d'agressivité car ils croyaient qu'on aurait l'esprit occupé par le match de mercredi. ' Ce n'était visiblement pas totalement le cas.

Le succès à Sochaux (2-1), le week-end dernier, avait laissé entrevoir des promesses, elles se sont confirmées au Vélodrome, un endroit qui avait tendance à inhiber, voire effrayer certains. La belle surprise a certainement été la performance de Loïc Rémy, utile dans sa volonté d'aller vers l'avant, de provoquer, de se mettre dans le sens du jeu. Son but a récompensé son travail. Il en avait besoin, dans un stade pas toujours tendre envers lui. ' Il a eu de la disponibilité, du volume et de la simplicité, explique Deschamps. Même s'il n'a pas tout fait bien, il s'est lâché un peu, et un match comme ça devant son public, ça va lui donner plus de confiance pour la fin de saison. ' Aujourd'hui, les Marseillais pourront regarder sereinement Lille et Rennes évoluer sous la pression du retour des deux Olympiques. ' Mais jusqu'à présent, Lille a prouvé qu'il résistait à la pression, ajoute l'entraîneur olympien. Il a eu les épaules pour ça. ' Ses joueurs auront-ils, eux aussi, les épaules pour la Ligue des champions ? Deschamps va vite le savoir…

Il faudra faire sans Gignac;
Touché aux adducteurs, l'attaquant marseillais est forfait pour la venue de Manchester, mercredi en Ligue des champions. Touché lui aussi, Rémy devrait pouvoir tenir sa place.

AUTEUR: RAPHAËL RAYMOND, de notre envoyé spécial permanent

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 381 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

SES TRAITS dépités au moment de quitter la pelouse du Stade-Vélodrome n'ont laissé que peu de place au doute. Malgré le succès face à Saint-Étienne, Didier Deschamps n'a que moyennement apprécié sa soirée. Bien sûr, le Championnat demeure la priorité absolue de l'OM. Mais l'entraîneur marseillais aurait aimé que les trois points ramassés hier soient récoltés dans des conditions moins rugueuses, de façon à préparer au mieux l'excitante réception de Manchester United, mercredi, pour les huitièmes de finale aller de la Ligue des champions.

L'autre bilan de la venue des Verts, celui réalisé par Christophe Baudot, le docteur de l'OM, est nettement moins réjouissant. Sorti du terrain en grimaçant, Gignac souffre d'une élongation des adducteurs. Pour le moment, une lésion ' modérée ' a été diagnostiquée, mais son absence est déjà évaluée entre dix et quinze jours. Une vraie tuile pour l'ancien Toulousain, qui avait retrouvé sa confiance et son efficacité (4 buts en L1 en 2011), et qui suivra donc OM-MU depuis les tribunes, le coeur gros.

À la suite d'un duel avec Matuidi, Rémy s'est causé une belle frayeur, lui aussi. Mais il ne souffre que d'une contusion à la cheville gauche. Il doit reprendre l'entraînement mardi, comme Brandao, qui a pris un coup sur la cheville droite, celle victime d'une entorse, à Auxerre (1-1, le 11 décembre), qui l'avait tenu éloigné des terrains jusqu'à la trêve. ' Avant le match, j'avais imaginé quelque chose pour Manchester. Avec tous ces aléas, je vais devoir réfléchir à nouveau ', a concédé Deschamps. Heureusement, Valbuena doit reprendre l'entraînement aujourd'hui, Fanni demain. Depuis le 22 janvier, le lutin marseillais a mis les bouchées doubles pour revenir à temps mais on imagine mal Deschamps prendre le risque de le lancer d'entrée. Ayew et Mbia, qui ont commencé sur le banc hier, seront vraisemblablement en mesure de débuter. Si le staff médical parvient à gommer les soucis de Rémy, Fanni et Brandao, le onze de départ marseillais, mercredi, ne devrait pas être très éloigné de celui-ci : Mandanda - Fanni, Diawara, Mbia, Heinze - Cissé, Kaboré ou Cheyrou, Lucho - Rémy, Brandao, Ayew. ' En face, il y a une équipe très performante, rappelle Deschamps. On va jouer avec nos armes. ' Tout du moins celles qui sont disponibles.



Vite, la suite !;
À nouveau battus par un gros bras du Championnat, les Stéphanois regardaient dès hier soir vers leurs prochains matches, plus abordables.

AUTEUR: JEAN-BAPTISTE RENET (avec H. F.), de notre envoyé spécial

RUBRIQUE: Pg. 3

LONGUEUR: 330 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

ON N'IRA PAS jusqu'à dire que Dimitri Payet, casquette sur la tête et mine renfrognée hier soir à la sortie du vestiaire, était d'humeur badine et pouvait sauter au plafond d'une seconde à l'autre, mais les Stéphanois ne se faisaient pas plus de mouron que ça. D'accord, une semaine après la gifle reçue à domicile contre Lyon (1-4), ils ont terminé un deuxième match d'affilée sans marquer le moindre point, mais la lucidité commandait de ne pas dramatiser. Si Payet concédait ' quelques regrets ', Laurent Batlles rappelait : ' Dans ces équipes-là, il n'y a que des internationaux, ils ont l'expérience des matches européens. ' Pour Loïc Perrin, ' il y a même une classe d'écart '. Ça ne s'est pas toujours vu sur le terrain, parce que les Verts ont ' fait vingt à vingt-cinq bonnes minutes en maîtrisant le ballon et en voulant toujours aller de l'avant ', selon Christophe Galtier.

Mais, pour l'entraîneur stéphanois, son équipe n'a ' pas existé en deuxième mi-temps. L'OM a logiquement remporté cette mi-temps et donc le match. Avec Lyon, ce sont deux équipes qui jouent la Ligue des champions. Ça correspond à la réalité du Championnat qu'on soit derrière. '

Derrière, c'est-à-dire à cette sixième place qui était la leur avant le déplacement au Vélodrome, mais en attendant les sorties, aujourd'hui, de Montpellier (9e) contre Lille et de Toulouse (10e) face à Rennes. ' Il ne faut pas être alarmiste, on va maintenant aborder des matches plus à notre portée ', modérait Perrin, alors que lors des dix prochaines journées, les Verts rencontreront uniquement des adversaires actuellement plus mal classés, à commencer par Nice samedi prochain à Geoffroy-Guichard. ' C'est là qu'il va falloir prendre des points ', martelait Jérémie Janot.

' On espère en avoir quarante-deux d'ici à fin mars ', précisait Perrin en pensant au maintien. Une fois assuré, Saint-Étienne pourra peut-être regarder plus haut. Et essayer d'exister pendant deux mi-temps contre les gros bras de la L 1.

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Ils sont ric-rac;
À deux jours de la venue de Manchester United, les Marseillais sont diminués par les blessures.;
Deschamps aura peu d'options.

AUTEUR: RAPHAËL RAYMOND, de notre envoyé spécial permanent

RUBRIQUE: Pg. 12

LONGUEUR: 729 mots

ORIGINE-DEPECHE: MARSEILLE

MANCHESTER UNITED débarque après-demain à Marseille et l'OM aborde la venue du géant anglais avec des forces amoindries. Touché aux adducteurs samedi contre Saint-Étienne (2-1), Gignac est forfait. Fanni (ischio-jambiers) demeure incertain, Rémy et Brandao (cheville) feront l'impasse sur l'entraînement d'aujourd'hui, en espérant reprendre demain pour la mise en place. Valbuena, blessé il y a un mois, a effectué sa première séance collective hier. Trop court pour débuter mercredi.

L'INCERTITUDE FANNI. - Comme A. Ayew, Mbia a pris place sur le banc avant-hier soir. Gêné par une douleur aux ischio-jambiers, le défenseur camerounais va retrouver sa place au sein de la charnière centrale, mercredi, face à Manchester United, une formation contre laquelle il ambitionne de frapper les esprits, lui qui n'a jamais caché son envie de rejoindre, à terme, une écurie de ce standing. Son retour va pousser Heinze sur le flanc gauche et Taiwo sur le banc, même si le Nigérian a répondu présent contre Saint-Étienne, alors que sa dernière apparition en Championnat remontait à la venue de Bordeaux, le 16 janvier (2-1). La seule interrogation concerne le flanc droit. Fanni (ischio-jambiers) doit reprendre avec le groupe demain, pour la mise en place à huis clos au Vélodrome. Hier matin, il a effectué une grosse séance physique avec Antonio Pintus, le préparateur physique, alors que Mbia et Valbuena participaient aux jeux avec les remplaçants de la veille (Hilton, Abriel, Ndiaye, J. et A. Ayew) et Ndoumbou. Si l'ancien Rennais était trop juste pour mercredi, Kaboré poursuivrait l'intérim entamé sans anicroche samedi.

UN PETIT DOUTE AU MILIEU. - Le problème, c'est que Kaboré, par sa robustesse dans les duels et son explosivité, serait aussi utile dans l'entrejeu, aux côtés de Lucho et de Cissé. A. Ayew aurait également pu compléter le trident. C'est dans cette optique que Didier Deschamps a fait souffler le Ghanéen samedi. Mais la blessure de Gignac va obliger l'entraîneur marseillais à l'utiliser un cran plus haut. En cas de forfait de Fanni, le milieu Benoît Cheyrou enregistrerait, après Saint-Étienne, sa troisième titularisation en 2011. Mais cette hypothèse reste pour le moment secondaire.

GIGNAC PRÊT POUR… LILLE ? - Le scénario, samedi, aurait pu virer à la catastrophe. Rémy, touché à la cheville gauche dans un duel avec Matuidi (89e), n'a pas pu terminer le match. Après un vilain tacle de Monsoreau (6e) sur sa cheville droite, Brandao a serré les dents jusqu'à son remplacement par A. Ayew (67e). Ce matin, les deux attaquants vont sans doute se contenter d'activités légères avant de retrouver le groupe demain après-midi, pour la mise en place. Gignac, sorti à la 74e samedi soir, sait, lui, à quoi s'en tenir depuis hier après-midi et les examens pratiqués sur ses adducteurs. Le communiqué officiel du club confirme le premier diagnostic réalisé à chaud, une élongation, et annonce une reprise de l'entraînement dans quinze jours. Gignac manquerait alors la réception de Lille, le 6 mars, un match capital pour le Championnat et pour atteindre l'objectif d'une qualification pour la Ligue des champions. Si le staff médical de l'OM parvient souvent à ramener les blessés sur les terrains dans des délais plus restreints que ceux annoncés initialement, Gignac a suffisamment d'antécédents avec ses adducteurs pour que la prudence reste de mise. Il n'est pas exclu toutefois de le revoir parmi ses coéquipiers en milieu de semaine prochaine, après le déplacement à Nancy (dimanche 27).

LA COURSE CONTRE LA MONTRE DE VALBUENA. - Victime d'une entorse du genou gauche avec rupture partielle du ligament interne et d'une entorse de la cheville gauche le 22 janvier, Valbuena a mis les bouchées doubles pour revenir à temps contre MU. Sa présence sur le banc demain constituerait une victoire pour lui, mais aussi pour le médecin du club, Christophe Baudot, et son équipe. Elle dépendra de la réaction de son genou. Hier matin, pour son premier entraînement collectif avec les remplaçants, le milieu international a participé à des petits jeux, à quatre contre quatre, et s'est montré adroit dans un de ses exercices favoris, les volées devant le but. Mais Deschamps, compte tenu des échéances futures, ne prendra aucun risque avec le complice privilégié de Lucho. Au mieux, Valbuena ne participera qu'à la fin du match, si son entrée est vraiment nécessaire.

Le danger, c'est Nani

RUBRIQUE: Pg. 12

LONGUEUR: 266 mots

SI, À MANCHESTER, on ne parle que du retourné acrobatique de Wayne Rooney contre Manchester City (2-1, le 12 février) ou des buts en cascade de Dimitar Berbatov (19 en Premier League), le principal danger des Marseillais pourrait se nommer Nani. Le Portugais est le joueur offensif le plus régulier cette saison. ' Je n'ai pas besoin de jouer de la trompette pour montrer les progrès de Nani, affirme Alex Ferguson, le manager de MU.

C'est un joueur qui vous fait gagner les matches. À chaque fois qu'il s'approche de la surface de réparation, vous avez le sentiment qu'il va se passer quelque chose. Il a progressé plus vite que Cristiano Ronaldo et il commence à être mature. ' Côté blessures, Ferguson donne peu de chances à Rio Ferdinand, touché à un mollet depuis le 5 février, de revenir à temps pour le déplacement à Marseille, mercredi. Une mauvaise nouvelle pour les Red Devils, qui ont encaissé deux fois plus de buts en Championnat (1,4 par match en moyenne contre 0,67) lorsque l'international anglais n'était pas aligné en défense centrale au côté de Nemanja Vidic. Par ailleurs, le manager écossais a révélé que les trois Brésiliens (Anderson, Rafael et Fabio) avaient été remplacés sur blessure, samedi, en Cup, face à Crawley Town (1-0). ' Anderson a un petit problème aux adducteurs ', a précisé Ferguson, ce qui ne devrait pas l'empêcher de débuter au Vélodrome. Pas de nouvelles, en revanche, concernant Jonny Evans (cheville). - B. C.

L'équipe probable : Van der Sar - Rafael ou O'Shea, Smalling ou Brown, Vidic (cap.), Évra - Fletcher, Anderson, Scholes - Nani, Rooney, Giggs.


Dassier :;
' Ça me rend optimiste '

RUBRIQUE: Pg. 6

LONGUEUR: 136 mots

Jean-Claude DASSIER (président de l'OM) : ' La tournure des choses me rend optimiste et confiant dans nos chances de conserver notre titre mais, attention, il n'y a rien de fait. On observe un regroupement à l'approche de la ligne droite. Nous sommes de mieux en mieux. Paris a fait un joli coup à Nice (3-0). Lille freine un peu depuis quelque temps, et pas seulement à Montpellier (0-1). Ce sera très serré. ' - R. R.

José ANIGO (directeur sportif de Marseille) : ' Tout le monde voyait Lille aller au bout quand il comptait huit points d'avance sur nous (après la 21e journée). Finalement, on s'aperçoit que le Championnat est très ouvert et qu'il le sera jusqu'au bout. Lille reste une bien belle équipe, avec une attaque très prolifique. Mais, comme toutes les équipes, Lille rencontre des difficultés. ' - R. R.

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Salaires des joueurs : sept Olympiens dans le top 20

Dans son édition du jour, le bi-hebdomadaire France Football évoque dans les grandes largeurs les salaires mirobolants des stars du foot. Si le Barcelonais Leo Messi caracole en tête du top 20 mondial, avec 31M€ (salaire annuel, primes, autres revenus), les joueurs de l'OM se défendent bien sur l'échiquier français puisque sept d'entre eux figurent dans le top 20 de la Ligue 1 (contre huit à Lyon).

L'Argentin Gabi Heinze occupe la première place (4,5M€) et partage le podium avec son compatriote Lucho (4,3M€), troisième derrière les 4,4M€ du Lyonnais Yoann Gourcuff. André-Pierre Gignac (3,8M€), Loïc Rémy (3M€), Stéphane Mbia (2,9M€), Mathieu Valbuena (2,9M€) et Steve Mandanda (2,6M€) complètent la délégation olympienne.

A noter que Didier Deschamps, avec 3,3M€, se place en 18e position des entraîneurs, juste devant Claude Puel, 20e avec 2,9M€.