Tennis

Pethro a écrit:

Aucun joueur français n'a le niveau pour être dans le top 5 mondial de toute façon.. Tsonga c'est un kinder bueno, Monfils c'est un Sparadrap ambulant, et Simon un intermittent du spectacle.

Une succession de révélations

Ce n'est pas un hasard si Tsonga est si serein cette saison en général et cette semaine en particulier. Le sixième joueur mondial, qui a changé et opté pour un cordage mixte juste avant le tournoi, s'est d'abord posé les bonnes questions sur ses ambitions. «Finalement avant je n'étais pas assez passionné par le jeu. Je l'étais bien plus par ma vie sociale, par le fait que c'était un moyen de me sortir de mon quotidien. A un moment j'en suis sorti parce que je gagne très bien ma vie sur le circuit donc il a bien fallu que je me demande si j'aimais vraiment ce que je faisais. Là je me suis posé les bonnes questions et depuis j'ai découvert une nouvelle passion qui est celle du tennis. Je m'éclate alors que je pensais que j'étais arrivé au bout de quelque chose. Mais en fait pas du tout, il me reste plein de choses à apprendre.»

Il en a d'ailleurs appris cette semaine en visionnant d'anciens matches, dont ceux de l'Open d'Australie en 2008. Résultat ? Le Tsonga 2008 était pour lui beaucoup plus fort, mais sa version 2011 est plus efficace. «Je voulais comparer et en fait en voyant les images je me suis dit ''wow !'' : j'étais plus rapide, je tapais plus fort dans la balle, je dépensais une énergie dingue sur tous les points. Mais j'étais fou sur le court ! (rires) Aujourd'hui je suis meilleur dans la tête, je gère mieux le score et mes émotions. Mais, si je veux gagner un tournoi du Grand Chelem, il va vraiment falloir que je retrouve cette vitesse et cette tonicité.» Cela attendra la fin d'une semaine londonienne où son appétit d'ogre pourrait encore faire très mal.

Tsonga : "Oui, j'appelle Yannick"

Jo-Wilfried Tsonga confirme dans L'Equipe qu'il prend conseil auprès de Yannick Noah, comme l'a suggéré notre consultant Henri Leconte.

Ces mots faisaient le buzz à Roland-Garros depuis 48 heures. "L'attitude de Jo, par moments, me fait penser à Yannick, écrivait mercredi notre consultant Henri Leconte dans son blog, sur notre site. Un petit peu la façon dont il parle, la façon dont il réagit sur le terrain, ce qu'il est devenu. Je me demande s'il n'y a pas un petit contact, une petite relation entre lui et Yannick. Il pourrait l'aider comme il a pu le faire avec le PSG, avec d'autres personnes, pour l'aider mentalement, pour lui apporter certaines choses." Sur le plateau d'Avantage Leconte, la veille, l'expression de "coach caché" avait été employée.

Le principal intéressé, Jo-Wilfried Tsonga, confirme ce jeudi dans L'Equipe qu'il s'inspire du dernier vainqueur français à Roland-Garros par des prises de conseil régulières. Si JWT, sans coach depuis plus d'un an, prend garde à ne pas gonfler encore le buzz ("j'ai des conseils de beaucoup de monde"), il confirme que l'intuition de Leconte correspond à une réalité. "Dans mon entourage, il y a quand même deux-trois champions, dit Tsonga en livrant les noms d'Agassi, Rafter et Noah. Il est toujours là, prêt à donner un avis, prêt à donner un coup de main. Quand des choses me tracassent, me perturbent, ou alors quand j'ai besoin d'avoir un avis qui n'est pas pollué, ben ouais, j'appelle Yannick."

"L'impression qu'il connaît ma vie par coeur"

Tsonga explique que l'indépendance du personnage lui est aussi précieuse que son passé. "C'est une personne qui n'est pas influençable, qui n'a pas d'intérêt périphérique, il a une vision désintéressée et j'aime ça. Oui, de temps en temps, je l'appelle." Les conseils ne sont pas d'ordre technique, le tennis ayant énormément évolué depuis le retrait de Noah du capitanat de la Coupe Davis en 1998. "Quand je l'appelle, c'est comme si j'appelais un grand frère. Quand il me parle, j'ai l'impression qu'il connaît ma vie par coeur. (...) Il est passé par là. Il a les mots pour me parler de ça. (...) J'ai forcément des tas de choses à apprendre de lui."

Le Manceau reconnaît avoir décroché son téléphone avant le début de Roland-Garros. Tsonga, qui avait déclaré avant le tournoi qu'un Français ne pouvait pas gagner la coupe des Mousquetaires, ne dit plus tout à fait la même chose après son quart épique contre Djokovic. "Je me dis juste que si je continue à progresser, l'année prochaine, j'en serai peut-être capable." Ce sera le trentième anniversaire de la victoire de Yannick Noah.