Elie Baup

phocéen a écrit:Pierre, tu es surpris par cette annonce ?

Pierre Ménès : "Non, je ne suis pas totalement surpris. L'accumulation de défaites et surtout le parcours en Ligue des Champions, ça a beaucoup plus marqué les esprits que ce que tout le monde voulait bien dire à Marseille. Le match d'hier (contre Nantes) est très inquiétant, au niveau du comportement de l'équipe, on peut se poser beaucoup de questions, c'est l'analyse qui a été faite par les dirigeants. Maintenant, est-ce que le fait de changer d'entraineur va empêcher certains joueurs de disputer des matchs amicaux, c'est l'avenir immédiat et compliqué qui le dira."

Tu le sentais fragilisé ?

P.M. : "Quand tu perds tout le temps, tu es forcément fragilisé. Il me semblait qu'il avait la confiance des dirigeants, ce n'est pas le cas. Il y a des choses qu'on ne sait peut-être pas et qui se passent en interne. Le cas Imbula par exemple est symptomatique."

José Anigo va prendre l'intérim, qu'en penses-tu ?

P.M. : "C'est une forme de courage chez Anigo. Il va se retrouver très exposé. Il reste 4 matchs jusqu'à la trêve, ça prouve que la décision a été prise dans la précipitation et est la conséquence directe de la défaite d'hier. Les joueurs vont vraiment se retrouver face à leurs responsabilités. Je veux bien tout ce qu'on veut sur Élie Baup, mais ce n'est pas lui qui leur demande de marcher sur le terrain."

On parle de Fred Antonetti pour remplacer Baup.

P.M. : "J'ai envoyé un texto à Antonetti pour lui dire 't'as trois semaines pour faire tes valises', il m'a répondu que j'étais mieux informé que lui. Pour ce qu'on en sait, il n'y a aucun contact entre Antonetti et l'OM à l'heure actuelle. Mais je ne dis pas que ça ne va pas se faire dans le courant du mois de décembre. Tu peux prendre aussi un entraineur étranger. Un mec comme Bielsa est libre, mais ce n'est pas le même tarif."

mco a écrit:il y a tout dans cette interview.
alors autant la reprendre plutôt que de dire la même chose en moins bien

phocéen a écrit:Tu peux prendre aussi un entraineur étranger. Un mec comme Bielsa est libre, mais ce n'est pas le même tarif."

Rockberg a écrit:

mco a écrit:il y a tout dans cette interview.
alors autant la reprendre plutôt que de dire la même chose en moins bien

phocéen a écrit:Tu peux prendre aussi un entraineur étranger. Un mec comme Bielsa est libre, mais ce n'est pas le même tarif."

Bizarrement le nom de Bielsa revient souvent chez les supporters (moi le premier) et c'est marrant de voir aussi certains journalistes en parler

Si on pouvait au moins avoir l'intelligence d'aller le chercher

Rockberg a écrit:Ca peut paraitre con ce que je vais dire, mais si on doit se taper Anigo plus qu'en simple intérim, j'en viendrais presque à souhaiter qu'on se foire avec lui aussi, histoire de le dégager le plus vite possible

lequipe a écrit:La défaite de l'OM face à Nantes (0-1), vendredi soir, a été fatale à l'entraîneur marseillais. Un an et demi après son arrivée, il est remplacé jusqu'à la trêve par le directeur sportif, José Anigo. DÉCRYPTAGE.



ÉLIE BAUP n'était pas sourd. Il n'était pas dupe non plus. Après la défaite face à Nantes (0-1), vendredi soir, il se savait inévitablement menacé, ce qu'il avait concédé en quelques phrases. Mais il ne se doutait pas de l'imminence de la sanction. À plusieurs reprises, le virage sud venait de réclamer sa démission. Un groupe de supporters en particulier, les Winners, qui avait déjà demandé la tête du technicien de cinquante-huit ans dans un communiqué, la semaine passée, et déjà appelé au départ de Didier Deschamps, en début d'année 2012. Cette fois, le président de l'OM, Vincent Labrune, a cédé, alors que l'OM est distancé par le trio de tête (à huit points de Monaco, le troisième qui joue ce soir), loin de son objectif initial de qualification pour la Ligue des champions.

Ironie du calendrier, jeudi, après l'annonce de la démission contrainte de Jean Fernandez, Baup avait tenu à saluer son homologue. Il ne se doutait pas qu'il allait, lui aussi, servir de fusible quarante-huit heures plus tard. Dans la même semaine, les deux entraîneurs les plus expérimentés du Championnat ont donc été limogés. Et pour la première fois depuis 2007, l'OM a changé d'entraîneur en cours de saison. Albert Émon avait été écarté de son poste, en septembre, pour être remplacé par Éric Gerets. Les dirigeants marseillais n'ont pas encore choisi le successeur de Baup et c'est donc le directeur sportif, José Anigo, qui assurera l'intérim jusqu'à la trêve hivernale.

QUE S'EST-IL PASSÉ, VENDREDI SOIR, AU VÉLODROME ?

À l'issue de la défaite, vendredi soir, Vincent Labrune, José Anigo et Élie Baup se sont longuement réunis dans un salon du Vélodrome. Face aux mauvais résultats – deux défaites d'affilée, contre Lille (0-1, mardi) et Nantes (0-1), onze revers en vingt-deux matches –, les dirigeants marseillais avaient l'impression de se trouver dans une impasse. Ils ont questionné celui qui était alors encore l'entraîneur sur les solutions qu'il imaginait pour se sortir de cette situation. Mais leur décision était presque déjà prise. Sollicitée, l'actionnaire, Margarita Louis-Dreyfus, qui appréciait l'entraîneur, a validé leur choix. Ce midi, après le décrassage, que Baup a dirigé lui-même, ils lui ont donc annoncé leur décision.

Le président et le directeur sportif se sont ensuite rendus dans le vestiaire pour officialiser la nouvelle devant un effectif silencieux. Labrune a effectué une déclaration lapidaire, une colère froide à peine retenue. Il a notamment dit : « Hier (vendredi), vous m'avez donné envie de vomir. Vous avez oublié deux choses, d'abord que vous jouez à l'Olympique de Marseille et ensuite que vous êtes des footballeurs professionnels. »

IL N'A PAS SU RÉGLEr LE CONFLIT DE GÉNÉRATIONS

Le comportement de certains joueurs est en cause, effectivement. Vendredi soir, l'ambiance était même électrique dans les coursives du Vélodrome. Victime de la réorganisation tactique de l'équipe, à la mi-temps (le 4-3-3 a laissé sa place au 4-2-3-1), Mario Lemina n'a pu contenir sa frustration au moment où il a appris son remplacement par Saber Khalifa. Et une porte du vestiaire a essuyé sa colère.

Après le match, une altercation a également opposé Giannelli Imbula à Florian Thauvin. À tel point que José Anigo a dû intervenir pour séparer les deux joueurs, qui allaient en venir aux mains. Le regard noir, Thauvin a quitté le Vélodrome en premier sans un mot quelques instants plus tard. Souleymane Diawara, lui, a pris son temps. Et il a été l'un des très rares joueurs à assumer. Et à lancer : « Certains comportements commencent à m'agacer. Si ça continue, ça va péter. »

Le défenseur central n'a pas donné de nom, mais le conflit de générations en interne est un problème latent. C'est un des reproches adressés à Baup, qui n'a jamais su le régler. Après l'élimination de toute compétition européenne, face à Arsenal (0-2, le 26 novembre), Steve Mandanda avait également assené : « On se prend pour des grands et des bons joueurs, mais en fait on n'est rien du tout. »

Lors de la dernière trêve hivernale, les dirigeants avaient d'ailleurs pris la mesure des fractures, provoquant des entretiens individuels avec tous les joueurs. La plupart d'entre eux étaient critiques sur les choix humains et tactiques de l'entraîneur. S'ils ne l'ont jamais lâché, leurs attitudes sur le terrain, parfois individualistes à l'extrême, n'ont pas aidé l'entraîneur, de plus en plus seul.

TROP DE DÉFAITES ET UN PROJET DE JEU INABOUTI

Avec onze défaites en vingt-deux matches, le bilan était rédhibitoire pour les dirigeants olympiens, même si l'OM a perdu sept fois contre des adversaires plus armés que lui (Arsenal et Naples deux fois, Dortmund, PSG et Monaco). Au-delà de la forme (les défaites), les dirigeants s'inquiétaient du fond (le jeu). Et de ce côté, ils n'ont pas été rassurés vendredi soir. Après une première saison réussie avec une qualification inespérée pour la Ligue des champions à la clé, alors qu'il disposait d'un effectif très réduit, Baup n'est pas parvenu à mettre en place son fameux projet de jeu, comme à gérer un groupe plus étoffé, ce qui n'a jamais été sa spécialité.

Mais il a dû aussi se débrouiller avec le matériel mis à sa disposition, alors que parmi les six recrues, seul Dimitri Payet possède de l'expérience. Le projet, à moyen terme, de s'inspirer de Dortmund puis d'Arsenal impliquait de recruter les meilleurs jeunes supposés en France (Thauvin, Mendy, Lemina, Imbula). Certains d'entre eux ont montré leurs limites, et devraient certainement encore passer par la case post-formation. Mais Baup n'a pas assez pesé sur le recrutement (voir par ailleurs) pour faire passer ces messages. Et c'est une erreur stratégique d'avoir voulu jouer l'employé modèle jusqu'au bout dans un club où ses prédécesseurs avaient su faire peser leur caractère. Il a réclamé un attaquant, en vain, avant de rechigner à recruter un nouveau latéral droit (Réveillère).

ISOLÉ DANS SON PROPRE STAFF

Baup a eu l'habileté de trouver une place dans l'organigramme de l'OM, entre Vincent Labrune et José Anigo. Il s'est toujours borné à parler collectif, sans exigence. Une faute capitale a posteriori, à écouter Charles Debris, préparateur mental et docteur en STAPS. Ce fidèle d'Élie Baup dit : « Élie a commis une erreur essentielle, celle de venir seul. Dans le football tel qu'il est devenu, c'est impossible. A fortiori à l'OM. Le staff ne l'a jamais vraiment soutenu, voire pas du tout. Il méritait d'être aidé. » S'il a toujours bénéficié du soutien de son adjoint, Franck Passi, d'autres membres du staff ont laissé filtrer des signes d'agacement, ces dernières semaines.

Ils lui reprochaient notamment son manque de courage dans certaines décisions ou sa faculté à rejeter la faute sur d'autres. Il y a un an, ces mêmes adjoints louaient l'ouverture et le sens du partage d'Élie Baup, alors qu'ils reprochaient à Didier Deschamps un fonctionnement clanique. Ils devront désormais travailler avec José Anigo, qui est proche de certains d'entre eux, comme l'entraîneur des gardiens, Laurent Spinosi ou le préparateur physique Christophe Manouvrier, qu'il avait contribué à faire revenir dans le staff, à l'été 2012.

mco a écrit:ça fait quand même deux fois de suite que cheyrou fait partie des joueurs qui ont la tete de l'entraineur.
pourtant depuis plusieurs semaines baup l'alignait contre l'avis d'une grosse partie de supporters.

visiblement il y aurait de quoi faire un livre sur tout ce qui s'est passé en coulisse à l'om depuis quelques mois.
tout ressort d'un seul coup.

baup est fautif c'est certain.
mais il n'a peut être pas été suffisamment soutenu par anigo et labrune.
visiblement la solidarité n'était qu'en façade.

deco@marseille a écrit:Le metier de Labrune, c'est la communication...